Une sorte d’épée de Damoclès menace ce dignitaire du PJD qui devrait assainir sa situation bancaire pour honorer les échéances relatives au loyer de l’imprimerie «Top Presse», auparavant enregistrée sous le nom de l’ancien chef de gouvernement et ex-secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane. C’est fort d’un dossier bien documenté qu'Al Akhbar se penche sur la situation de Chikhi dans son édition du vendredi 20 juillet.
Mais revenons quelques années en arrière pour comprendre cette affaire à la lumière des rapports sur le PJD et son aile idéologique et religieuse, le MUR. Selon les documents dont dispose le journal arabophone, le local de l’imprimerie en question, situé au sein du «Secteur E» du lotissement relevant de l’arrondissement de Tabriket, à Salé, a été loué en premier lieu par Abdelilah Benkirane, en 2009, avant le tollé soulevé par des soupçons sur d’éventuelles subventions reçues de départements dirigés par des ministres du PJD. Le contrat stipulait alors une durée de location fixée à 3 ans (2009-2012) et un montant de loyer de 9.500 dirhams. En 2015, Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement à l’époque, passe la main à Mohamed Al Hamdaoui, ex-président du Mouvement Unicité et Réforme, suite au scandale soulevé par l’attribution à l’imprimerie Top Press de marchés par Bassima Hakkaoui, ministre de la Famille, de la Solidarité et du Développement social, ce qui, rappelle le quotidien, est contraire à la loi qui interdit à des entreprises appartenant à des ministres de bénéficier des marchés publics (dans le cas qui nous concerne, l’entreprise est enregistrée sous le nom de Benkirane, Chef du gouvernement).
L’imprimerie du bras idéologique du PJD avait également profité des largesses du ministère de la Culture par le biais de subventions régulières. En 2017, un autre contrat de location a été établi pour trois ans avec un nouveau montant de loyer s’élèvant à 12.000 dirhams, sauf que le propriétaire des locaux n’a plus touché, et ce depuis plusieurs mois, les mensualités que lui versait le mouvement religieux qui lui doit aujourd'hui une somme de 400.000 dirhams. Les documents révèlent que le président du MUR est obligé, d’après les clauses du contrat de location, de céder le local après trois mois passés sans verser de loyer. Un délai largement dépassé aujourd’hui. Par ailleurs, en cas d’incapacité d’approvisionner le compte de l’imprimerie, le président du Mouvement Unicité et Réforme risque un à 5 ans de prison ferme et une amende de 10.000 dirhams incompressible en dessous de 25% du montant du chèque.
Un malheur ne vient jamais seul.En effet, c’est à croire qu'une série noire s’abat sur les dirigeants du Mouvement Unicité et Réforme mais, aussi, sur leurs proches. Al Akhbar en veut pour exemple le cas de Moad Al Hamdaoui, neveu de l’ex-dirigeant du MUR et parlementaire PJD, Mohamed El Hamdaoui, et de sa femme, qui ont disparu de la circulation en laissant une grosse ardoise de loyer après un premier jugement en première instance qui leur a intimé l’ordre de s’acquitter de leur dette. Ils auraient même laissé derrière eux, selon la propriétaire, un appartement en mauvais état nécessitant des réparations pour quelque 30.000 dirhams. Le journal rappelle que l’épouse du neveu de l’ex-président du MUR, Kaoutar Acharii, a occupé les fonctions de conseillère dans le cabinet de Abdelilah Benkirane. Pour un couple qui semble à l’abri de la précarité…