Mais quelle mouche a donc piqué le nouveau président franco-algérien de la Fondation de l’Islam de France, le dénommé Ghaleb Ben Cheikh? Pourquoi s’est-il hasardé à exhumer du passé une affaire qui remonte à 1989, celle de deux filles de la ville de Creil, alors interdites d’entrée à leur collège pour port du foulard? L’affaire du foulard de Creil a commencé quand «le commandeur des croyants du Maroc a dit qu’il faut respecter le voile», a cru bon déclarer le président franco-algérien de la Fondation de l’Islam de France, vraisemblablement galvanisé par ses maîtres galonnés, terrés à Alger.
Qu’est-ce qui pourrait bien justifier la sortie insignifiante de ce soi-disant islamologue? De quel droit se permet-il d’offenser la mémoire d’un défunt, un grand souverain pourtant universellement connu et reconnu pour avoir farouchement défendu les valeurs de l’Islam, et ses croyants, y compris les Algériens!
Soulignons d’abord que le dénommé Ghaleb Bencheïkh pèche ici par une remarquable ignorance des faits. Et ce n’est surtout pas le recteur de la Grande Mosquée de Courcouronnes, Khalil Merroun, qui dira le contraire. «Il est assez surprenant que l’affaire du foulard à Creil (en 1989), très médiatisée à l’époque et les archives en sont témoins, prête le flanc à des allégations pareilles», affirme-t-il, dans un communiqué.
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«20 ans après, le président de la FIF vient contredire la position conciliatrice de feu Sa Majesté le Roi Hassan II. Car c’est grâce à son intervention personnelle que les deux jeunes filles ont renoncé au port du foulard et sont retournées à leur collège pour poursuivre leur scolarité. Et ce dénouement est de notoriété publique», fait-il observer, en faisant référénce à une émission diffusée en direct en octobre 1989, L’heure de Vérité, animée par Jacques Chancel.
Et ce recteur de la Grande Mosquée d’Evry-Courcouronnes de souligner que «le président de la FIF, eu égard à la fonction qui est désormais la sienne, porte atteinte à la mémoire d’un défunt de manière mensongère, chose interdite par l’Islam…».
Mais ce n’est pas tout! Dans cet élan d’indignation généralisée suscité par la sortie maladroite et néanmoins tendancieuse du Franco-Algérien, l’Union des Mosquées de France (UMR) de la Région d’Ile-de-France n’a pas, non plus, manqué de réagir. Elle a qualifié de «mensongers, diffamatoires et manipulateurs» les propos tenus par le nouveau président de la FIF, affirmant les rejeter et les condamner sans appel.
Dans un communiqué signé de son président, Hauman Yaakoubi, l’UMR met en garde contre les divisions que ces propos sont de nature à induire parmi les musulmans de France et le doute qu’ils ne manqueront pas de jeter sur les «capacités de rassembleur» de leur auteur.
«C’est feu Sa Majesté Hassan II qui a mis fin à la crise du foulard à Creil», a-t-il rectifié, en dénonçant l’ignorance crasse dont a fait preuve ce monsieur Ghaleb.