L'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), bras syndical du parti de l'Istiqlal (PI), est à la croisée des chemins. Elle s'apprête ainsi à tenir son congrès ordinaire dans les délais impartis et à renouveler ses instances dirigeantes, conformément aux lois en vigueur et aux statuts de la centrale syndicale, ou maintenir le statu quo.
En effet, des membres du bureau exécutif de l'UGTM n’ont pas accepté l’état actuel des choses, évoquant la question «de cumul des fonctions de président de la Chambre des conseillers et de secrétaire général de la centrale syndicale par Enaam Mayara».
De plus, le mandat de quatre ans de Enaam Mayara, élu, en mai 2017, à la tête de l’UGTM, est échu, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 7 juillet. Autant dire qu’«il n’a pas de légitimité pour rester aux commandes de la centrale syndicale», font remarquer les sources du quotidien.
Pour maintenir ce statu quo, font savoir les mêmes sources, «le président de la Chambre des conseillers évoque des instructions des hautes sphères», sans donner plus de précisions. C’est la carte qu’il joue pour justifier son refus de lancer les préparatifs d’un congrès ordinaire dans les délais afin d’élire un nouveau secrétaire général, souligne Al Akhbar.
Et de préciser que cette manœuvre lui permettrait de gagner du temps jusqu’à ce que les conflits internes qui ont éclaté au sein du parti de l’Istiqlal s'atténuent. Mais ses détracteurs seraient décidés à aller au congrès afin d’assurer le renouvellement des instances dirigeantes de l’UGTM et d’élire un nouveau secrétaire général.
Pour ce faire, poursuit le quotidien, une réunion a été tenue, au cours de la semaine dernière, dans un palace à Rabat, afin de destituer Enaam Miyara. Les membres du comité exécutif de l’UGTM, qui sont montés au créneau, ne cachent plus leur colère à propos de «la gestion du syndicat par le président de la Chambre des conseillers, souvent en déplacement à l’étranger».
De même, ils lui reprochent «de n’avoir pas dévoilé la liste des membres de l’UGTM qui siègeront au Conseil Economique, Social et Environnemental». Une attitude pour laquelle il aurait opté afin d'éviter la colère de certains leaders du syndicat auxquels il avait promis le poste. Autant dire que les divergences s’accentuent au sein de la centrale syndicale affiliée au Parti de l'Istiqlal.