Le Symposium international sur la couverture sanitaire, qui se tiendra sur deux jours, s'ouvrira ce vendredi et rassemblera «30 pays, 80 experts internationaux et 800 participants dont 5 ministres de la Santé venant de quatre continents», souligne Libération.Mais si le RAMED s’apprête à souffler ses trois bougies, l’heure est plus au bilan qu’à la célébration. A la réflexion et l’échange d’expertise, aussi, puisque cette rencontre se veut une plateforme de confrontations d’expériences internationales en la matière. «Une première dans le monde, (…) a assuré une source du département d’El Houssaine Louardi» au quotidien.
Les médias commençaient déjà, jeudi 12 mars, à s’interroger sur ce fameux bilan des trois ans du RAMED, posant des questions sur lesquelles revient Libération. «Plusieurs observateurs se demandent si ce dispositif a réussi à atteindre l’objectif des huit millions et demi de personnes démunies et si l’identification des bénéficiaires a ciblé effectivement les foyers les plus nécessiteux», relève ainsi le journal. Une question d’autant plus légitime que l’instance spéciale dédiée à ce chantier n’est toujours pas opérationnelle. La sentence de Libération est sans appel: «Une année après l’annonce par le ministre de la mise en place d’un organisme chargé de la gestion de ce régime, indépendant du ministère et placé sous le contrôle de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), rien n’a encore été fait.»
Hormis la question touchant à la population cible, celle des fraudeurs revient sur le tapis au vu, notamment, du scandale de la double couverture RAMED/AMO. Une question tout aussi légitime puisque le nombre de fraudeurs qui ont tenté de tromper le RAMED est estimé à pas moins de 70.000 personnes par le département de la Santé et que l’«on évoque aujourd’hui plus de 220.000 bénéficiaires du RAMED titulaires de la carte de l’AMO», rappelle le journal.Les fraudeurs ont-ils, comme prévu, fait l’objet de poursuites? Seront-ils contraints de rembourser le montant des frais médicaux extorqué à l’assurance?Qu’en est-il, par ailleurs, du développement des infrastructures médicales? De la quantité et qualité des services? De l’amélioration des procédures administratives? Des conditions d’éligibilité?
Autant dire que l’ambiance, pour El Houssaine Louardi, risque de ne pas vraiment être à la fête en ce troisième anniversaire.
