Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a échoué dans ses tentatives de saborder le rapprochement qui s’opère depuis quelque temps entre l’USFP et le PPS. Lequel rapprochement a été couronné par une rencontre en tête-à-tête entre Driss Lachgar et Nabil Benabdallah. Une rencontre suivie par la constitution d’une commission composée des dirigeants de deux partis, chargée d’élaborer une plateforme politique pour encadrer leur action commune.
Plusieurs parties dans les milieux politiques ont cautionné l’initiative prise par les deux partis tandis que d’autres, dans la majorité et l’opposition, ont accueilli ce rapprochement avec appréhension. Les partis de la coalition gouvernementale s’interrogent, ainsi, sur les raisons et les objectifs de ce rapprochement. Pourtant, leurs chemins se sont séparés lors du «blocage» qui a suivi la désignation de Benkirane pour former un nouveau gouvernement après les élections législatives de 2016.
Le patron de l’USFP, Driss Lachgar, avait alors été accusé de participer activement à ce blocage tandis que le chef du PPS avait choisi de soutenir le camp de Benkirane. La colère du PJD, à leur tête le secrétaire général Abdelilalh Benkirane, vis-à-vis du rapprochement de l’USFP et du PPS, soulève beaucoup d’interrogations. Benkirane n’a pas hésité à exprimer à ses proches sa réprobation face à «cette alliance entre un allié (Benabdallah) et un adversaire politique (Lachgar) qu’il avait qualifié de traitre».
Le leader islamiste, souligne Assabah, justifie son mécontentement par l’ingratitude du PPS qu’il «avait parrainé et choyé pendant longtemps au détriment de son parti et qui en a même payé un lourd tribut. Mais au lieu d’être reconnaissant, Benabdallah s’est jeté dans les bras de Driss Lachgar en reniant ce que Benkirane et son parti lui ont rendu comme services et consenti comme sacrifices». La raison de l’inquiétude de Benkirane réside dans le fait que ses amis l’ont tous abandonné. C’est ainsi qu’après avoir été délaissé par le patron du PAM, qui lui déclarait haut et fort son amitié, un autre allié (Benabdallah) lui a tourné le dos. Du coup, le patron du PJD et ses adeptes se sentent aujourd’hui isolés sur la scène politique.