Pour le RNI, la messe est dite. Le vainqueur des prochaines élections législatives de 2021, c’est bien lui. C’est ce que vient d’assurer, à Nador, le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, également membre du bureau politique du parti de la Colombe. Bien sûr, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du lundi 14 janvier, le PJD s’imagine lui aussi arriver en tête des élections, pour la troisième fois consécutive, mais le RNI compte sur l’érosion bien réelle de la popularité du parti islamiste.
D’après Mohamed Aujjar, que le RNI remporte les prochaines élections, et par conséquent dirige le gouvernement qui en découlera, n’est qu’une affaire de temps. Le parti connaît en effet une dynamique sans précédent depuis l’élection d’Aziz Akhannouch à sa tête, il y a un peu plus de deux ans. En tout cas, note le journal, le ministre de la Justice paraît très sûr de ses pronostics.
Dans son intervention lors d’un forum organisé par la jeunesse du parti sur la participation politique des jeunes à Nador, Aujjar a également tenu à préciser que ce qui rassemble le RNI et le PJD aujourd’hui n’est pas une alliance politique à proprement parler.
Il s’agit, tout au plus, souligne-t-il, d’une coalition autour d’un programme gouvernemental, au titre de laquelle le RNI assume la charge de certains départements ministériels. Cela n’empêche pas ce parti qui, selon lui, est en passe de devenir la première puissance politique du pays à défendre un projet de société qui lui est propre. Un projet décliné dans la «Voie de la confiance» qu’il s’engage à mettre en œuvre en 2021.
Pour sa part, le président du RNI a fait part de sa fierté de se retrouver dans une région considérée comme le berceau et fief du parti. Le président de la formation de la Colombe a également assuré que son parti est conscient des attentes des citoyens, ainsi que des différents défis liés notamment aux secteurs sociaux, comme l'emploi, la santé et l'éducation.
C’est que, affirme Aziz Akhannouch, malgré les réformes engagées par le gouvernement, ces dernières restent limitées par rapport à la réalité et aux attentes des citoyens qui exigent des solutions immédiates aux problématiques sociales qui les affectent. Ces derniers s’attendent, en fait, à voir le gouvernement mettre en place des programmes d’action à même de changer leur quotidien au lieu de leur servir un discours pompeux et populiste.
Le chef de file du RNI a cité en ce sens le cas des commerçants qui ont manifesté récemment dans différentes villes contre le régime de la facturation électronique. Et le RNI a été la seule formation politique à avoir ouvert un dialogue avec eux. Cela a même conduit à la création d’une organisation parallèle des commerçants au sein du parti, dont le rôle est justement de défendre les intérêts de cette catégorie sociale.
Bien sûr, conclut Al Ahdath Al Maghribia, le président du RNI n’a pas hésité à profiter de l’occasion pour mettre en garde contre la propagation des idées extrémistes et des discours nihilistes. La lutte contre ces pensées destructrices, a-t-il souligné, s'effectue par le recours à des programmes efficients, mais aussi par l'attachement aux valeurs et traditions de la société marocaine et aux préceptes de l'islam du juste-milieu, de la modération et de l'ouverture sur l’autre.