«Ces dernières années, la stratégie marocaine adoptée pour marginaliser le Front Posisario, bras armé de l’hypothétique République, a marqué des points. Autant d’avancées que les palabres à l’ONU sur un impossible référendum d’autodétermination, n’ont pas toujours reflété», écrit l’éditorialiste du site d’information Mondafrique.
Pour Nicolas Beau, auteur de plusieurs ouvrages sur le Maghreb, la diplomatie marocaine a trouvé de nombreux alliés au sein du mode arabe et africain qui ont ouverts des consulats à Laâyoune ou à Dakhla. «La décision de l’ex-Président Trump, qui ne sera vraisemblablement pas contestée par le camp démocrate, de reconnaitre la marocanité du Sahara, renforce une incontestable dynamique internationale», ajoute cet ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchaîné.
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Nicolas Beau estime par ailleurs que les équilibres régionaux penchent également en faveur de Rabat. L’élection en Mauritanie d’un Président, Mohamed El Ghazouani, dont les liens avec le Maroc sont traditionnellement excellents, marque un réel tournant. Une vraie dynamique régionale qui pourrait s’étendre jusqu’au Sénégal et à l’Afrique de l’Ouest est désormais possible si la situation au Sahara se stabilise.
Quant aux généraux algériens qui, par détestation du Maroc, avaient fait de la question sahraouie un marqueur absolu, ils n’ont plus les moyens financiers ni la légitimité politique pour porter à bout de bras des combattants du Polisario. Une grande majorité du peuple algérien est désormais indifférente à ce nationalisme de façade. «Il est temps que les dirigeants algériens, en butte aux revendications lancinantes de leur minorité kabyle, fassent enfin un solide examen de conscience», estime l’éditorialiste.
Pour Mondafrique, le fait qu’une République sahraouie ne serait pas viable aujourd’hui est une certitude. «Un territoire de 250.000 kilomètres carrés, peuplé par quelques centaines de milliers d’habitants, pourrait être, dans cette région instable, la proie des groupes armés djihadistes. Un tel Etat serait, en tout cas, un formidable banc d’essai pour les trafics en tous genres, y compris les cargaisons de drogues venues des Amériques via l’océan Atlantique», conclut-il.