A quelques heures d’une première séance décisive pour le gouvernement El Othmani, le spectre d’Abdelilah Benkirane plane sur la déclaration gouvernementale et sur le vote des élus auquel elle sera soumise.
Assabah, dans son édition du mercredi 19 avril, affirme en effet que toutes les inquiétudes ne se sont pas encore dissipées et que certaines parties redoutent encore que des partisans d’Abdelilah Benkirane votent contre le programme gouvernemental ou, du moins, marquent le coup en s’abstenant de voter, pour exprimer leur insatisfaction vis-à-vise de la composition du gouvernement actuel.
Ces craintes, selon le quotidien, auraient poussé le ministère de l’Intérieur à se mobiliser pour empêcher toute entrave à l’adoption du programme du gouvernement. A ce titre, la même source annonce que des walis et gouverneurs auraient pris attache avec les représentants des bureaux des partis politiques au niveau des provinces et régions, afin de les inciter à accomplir leur devoir d’élus et de les dissuader de s’absenter à la séance parlementaire prévue ce mercredi. Le quotidien voit dans cette initiative une crainte de l’Intérieur de voir le gouvernement El Othmani tomber lors de sa première échéance constitutionnelle.
Cette hypothèse est nourrie non seulement par les rumeurs sur l’insatisfaction d’élus PJDistes, mais aussi par d’autres bruits de couloir annonçant l'absence, à la séance de vote, de plusieurs députés des partis de la majorité, mécontents de ne pas avoir été sélectionnés parmi les ministrables. Cette situation pourrait non seulement permettre aux partis de l’opposition de devenir majoritaires lors de la séance de ce mercredi, mais également faire en sorte que le quorum nécessaire pour la tenue de la session ne soit pas respecté, chose qui impliquerait son report systématique.