Les militantes Amina Bouayach, première femme à avoir présidé une organisation marocaine des droits de l'Homme, et Amina Lotfi, ancienne présidente de l’Association démocratique des femmes du Maroc, reçoivent lundi soir à la résidence de l'ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, les insignes de chevalier de l’Ordre national de la légion d’honneur. Leurs distinctions leur sont remises en présence notamment de Mohamed Sebbar, secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme. Dans son allocution, Amina Bouayach, actuelle secrétaire générale du Mouvement mondial des droits de l'Homme (FIDH), met en exergue ses souvenirs de militante et les progrès réalisés par le Maroc dans la consolidation de ce processus. "Lorsque je me rappelle de mes jeunes années de combat et de militantisme, quand j'étais membre du mouvement des familles de détenus politiques à la fin des années 70, et notamment lors de la création de l'OMDH, je ne pouvais imaginer qu'une ouverture verrait le jour, qu’un processus de reconnaissance officielle des violations graves des droits de l'Homme serait possible, et qu'un jour, je pourrais sans risque ni représailles prendre part à des manifestations et rassemblements et revenir chez moi paisiblement". Décorée à deux reprises par le roi Mohammed VI, à l'occasion de sa participation à l'élaboration de la nouvelle constitution et de son engagement au niveau international, Amina Bouayach déclare aujourd'hui être "une militante comblée, confiante mais qui reste toujours vigilante".
Le 08/12/2014 à 20h00