Législatives 2016: le taux de participation, un enjeu crucial

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L'ensemble des partis politiques ont vivement appelé, lors de la campagne électorale, les Marocains à se mobiliser en votant massivement le 7 octobre pour renouveler les 395 sièges de la Chambre des représentants. La crainte d'une désaffection plane et le taux de participation est un enjeu crucial.

Le 03/10/2016 à 16h30

Durant toute la compagne qui s'achève le 6 octobre, la veille du vote, tous les leaders des formations politiques ont consacré une bonne place dans leurs meetings à la question de la mobilisation et de la participation, dénonçant la désaffection qui risque de fausser le jeu.

Mais l'espoir est de mise, en dépit d'une campagne électorale presque morose. "Mon bonheur serait de vous voir voter massivement pour moi et pour le PJD afin que nous restions pour un second mandat à la tête du gouvernement", a répété mille fois le chef du PJD Abdelillah Benkirane à Tétouan.

De son côté, Ilyas El Omari, le n°1 du PAM, a fait de même invitant la région d'Oujda à se rendre massivement aux urnes pour "barrer la route à l'obscurantisme".

Plusieurs dirigeants estiment ainsi que le premier enjeu du 7 octobre c'est la participation, rappelant qu'en novembre 2011, ce taux n'a pas dépassé 45,40%.

Pour un chef d'entreprise de Rabat, "il ne faut pas que ce taux baisse vendredi prochain". Cela voudrait dire que "la base électorale de la construction démocratique se réduit".

Mais un autre son de cloche, celui d'un professeur universitaire, qui n'accorde pas de priorité à la participation. "C'est le nombre de sièges remportés et le nombre de voix récoltées qui compteront. L’abstentionnisme sera oublié dans les dix jours qui suivront le scrutin", a estimé Amine Berbache.

Pour le politologue Mustapha Shimi, la crainte d'un abstentionnisme est en train de se confirmer. "Cela signifie, a-t-il estimé, que les 32 partis politiques en lice n'ont pas répondu aux attentes et aux aspirations des électeurs, et n’ont pas réussi non plus à réhabiliter pleinement la politique".

"Une forte abstention bénéficiera au PJD qui a un électorat discipliné et motivé", explique ce professeur universitaire. Quant au PAM, qui construit "un programme et un référentiel, pourrait, lui aussi, profiter d'un taux faible de participation, car "il est le seul parti politique à avoir un parcours de non sortant, une formation qui arrive de l'opposition pour appliquer son projet ambitieux".

Les trois jours qui nous séparent de la fin de la campagne électorale seront donc dominés par la thématique de l'importance de la participation des quinze millions d'électeurs dont le taux est un enjeu crucial.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 03/10/2016 à 16h30