L’Istiqlal compte sur un salafiste pour reprendre pied à Tanger. Le parti de Allal El Fassi a ainsi jeté son dévolu sur un ancien détenu salafiste, Hicham Temsmani Jad, actuel imam de l’une des mosquées de la ville. L’affaire a été conclue en fin de la semaine dernière, lors d’une visite à Tanger de Hamid Chabat, secrétaire général du parti, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 19 septembre.
Selon le journal, c’est Mohamed Abdelouahab Rafiki, alias Abou Hafs, également ancien détenu salafiste, mais dont les spectaculaires remises en question idéologiques en ont étonné plus d’un, qui a joué l’intermédiaire entre le salafiste tangérois et le parti de l’Istiqlal. Abou Hafs, faut-il le préciser, est lui-même candidat de l’Istiqlal à Fès et fait partie de la liste conduite par Hamid Chabat en personne.
La liste de l’Istiqlal à Tanger, conduite par le salafiste Hicham Temsamani Jad, devrait, affirme le journal, être déposée incessamment auprès des services de l’Intérieur concernés, dès que ce candidat aura déposé, comme le veut la loi, sa démission en tant qu’imam.
Temsamani n’est pas le seul salafiste tangérois à avoir été approché par le parti de l’Istiqlal qui se revendique, lui-même, du «salafisme nationaliste», affirme le journal. L’Istiqlal avait d’abord, laisse-t-on entendre, pris attache avec le fameux cheikh Mohamed Fizazi, mais les négociations entre les deux parties n’auraient pas abouti. Ce que le concerné a d’ailleurs démenti, affirme le journal.
Pour rappel, Hicham Temsamani Jad avait été arrêté en 2003, en Espagne. Il résidait auparavant dans ce pays où il exerçait en tant qu'imam d'une mosquée et président d’un centre islamique dans la province de Tolède. Son arrestation a eu lieu suite à un avis de recherche international émis par la police marocaine. Son nom avait été cité par l’émir français Robert Richard Antoine Pierre, alias Abou Abderrahmane, qui a été condamné à la réclusion à perpétuité suite aux attentats de Casablanca.
Hicham Temsamani avait été extradé l’année suivante, en 2004, après un marathon judiciaire en Espagne. Il a ensuite été poursuivi au Maroc pour «formation d'association de malfaiteurs, participation à des attentats et participation à des homicides prémédités».
Un an plus tard, en 2005, il a été acquitté par la Cour d’appel de Rabat. Depuis, il a regagné sa ville natale, Tanger, et il n’a plus fait parler de lui. Après avoir complètement abandonné ses idées extrémistes, il a officié en tant qu’imam dans l’une des mosquées de la ville du Détroit.A noter que la liste de l’Istiqlal devrait affronter, entre autres, celle du PJD conduite par le ministre délégué sortant chargé du Transport, Najib Boulif, qui se présente avec l’ancien patron de la COMARIT, société de transport maritime en faillite, Samir Abdelmoula.