Le dirigeant istiqlalien Noureddine Mediane accuse le gouvernement et, notamment, le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, "de torpiller la constitution de 2011 pour retourner à une ère révolue", rapporte Assabah dans sa version du mercredi 13 avril. Sur un ton très virulent, Noureddine Mediane, président du groupe istiqlalien à la Chambre des représentants, qualifie de "diktat" la décision du ministère de l'Intérieur, une décision qui rappelle, selon lui, "l'époque où les majorités gouvernementales se construisaient sur des instructions administratives" plutôt que sur le verdict des urnes.
Les attaques de l'Istiqal visent également le chef du gouvernement, accusé de connivence avec Mohamed Hassad. "L'adoption d'un seuil de 3% vise à balkaniser le paysage politique, à affaiblir les missions des institutions, à diminuer le rôle des partis politiques les plus représentatifs et à transformer le Parlement en grand souk et espace de joutes oratoires, au détriment de la production législative".
En d'autres termes, l'Istiqal pense que ce seuil de 3% ne fera que le pénaliser, vu qu'une part des voix qu'il compte recueillir le 7 octobre risque de se disperser pour aller vers des petits partis politiques n'ayant aucun poids sur la scène politique marocaine. "Ce seuil de 3% risque de même de compliquer la tâche du futur chef du gouvernement qui aura à faire face à cette balkanisation du paysage politique et aura donc des difficultés à former son cabinet".
"La future majorité gouvernementale nécessiterait une participation de 7 partis politiques au lieu des 4 actuels", ajoute le député istiqlalien de la région d'El Hoceima, cité par Assabah. Ce dernier a aussi vivement critiqué la manière dont Mohamed Hassad a annoncé la décision gouvernementale du seuil de 3%, une nouvelle qui a surpris la commission parlementaire de l'Intérieur.
En conclusion, Noureddine Médiane a mis en garde contre les tentatives d'affaiblir les partis politiques les plus représentatifs de la société. A noter que le PJD a adopté, le week-end passé, ce seuil de représentativité de 3%, assurant que la mesure ne le pénaliserait que de six à huit sièges par rapport aux législatives 2011.