Avec la fameuse liste nationale, où femmes et jeunes de moins de quarante ans se partagent quatre-vingt-dix sièges, on aura vraiment tout vu. Ou presque! Il est notamment scandaleux de voir des dirigeants de partis tenter d’imposer la candidature de leurs proches ou de leurs amis. Mais de là à voir un ministre soutenir la candidature d’une femme, pour qui il semble avoir ... des sentiments, et insister, de plus, pour qu’elle soit bien placée sur la liste? Eh bien, c’est justement ce qui s’est passé au sein du Mouvement populaire, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 8 septembre.
Cette attitude a d’ailleurs intrigué les membres du parti et éveillé des soupçons. Le ministre, pour contourner le veto de la commission des élections dirigée par l’ancien ministre du transport, Essaid Ameskane, a essayé de faire pression en recourant à la collecte des signatures des élus et responsables locaux du parti de sa région, dans le but d’assurer cette candidature. Mais la commission s’est montrée intraitable sur la question. Son président, Essaid Ameskane, est même allé jusqu’à menacer de déposer sa démission. En fin de compte, la question a été portée devant le secrétaire général qui décidera d’accepter ou de refuser cette candidature avant que la commission ne décide, en cas d’avis favorable, de son classement.
Le cas du ministre, pour anecdotique qu’il soit, n’est pas le seul auquel Ameskane ait été confronté, rappelle le journal. Le président de la commission nationale des élections, au demeurant un homme de confiance de Mohand Laenser, a dû faire face à des pressions de diverses natures de la part des membres influents du parti qui ont tous tenu à placer leurs proches sur la liste nationale. Le président de la commission électorale a d’ailleurs dû céder, parfois, quand les pressions se faisaient trop fortes et que les enjeuxétaient moindres. La commission s’est ainsi résignée à placer quelques candidats fortement recommandés par des membres influents, notamment dans la région de Nador et dans les régions du Moyen Atlas, considérées comme des fiefs du MP.
Bref, en plus du casse-tête que représentent les accréditations, le MP se doit de mener à bien une campagne électorale dont la gestion a été confiée à Mohamed Serghini, membre du Bureau politique. Ceci, car le Mouvement populaire ne cache pas son ambition d’améliorer son positionnement sur l’échiquier politique en remportant, au moins, une trentaine de sièges le 7 octobre.