La ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar, devrait avoir du pain sur la planche pour gérer le dossier de l’Entraide nationale. Cette institution, sans doute la plus importante du dispositif de solidarité du royaume, dispose de biens dont un lobby semble avoir fait une vache à lait.
C’est en tout cas ce que rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du vendredi 26 novembre. La publication explique que la ministre de tutelle s’est récemment réunie avec des responsables et directeurs régionaux du département de la solidarité à qui ont été présentées les grandes lignes de la feuille de route du ministère pour le secteur de l’Entraide nationale.
Pour Aawatif Hayar, cette feuille de route se veut plus élaborée que celles qui ont été mises en place par le passé. Sauf que pour les sources du journal, cette stratégie sera difficilement mise en pratique, en raison des responsables et anciens responsables qui ont fait de ce secteur une rente dont ils continuent à profiter pleinement.
Les mêmes sources évoquent le ca de biens appartenant à l’Entraide nationale et qui demeurent aujourd’hui encore "la propriété" d’anciens responsables, ou de leurs proches. Comme l’expliquent les mêmes sources au quotidien, cette institution a souvent été utilisée à des fins politiques, et ce sont souvent les partisans du parti à qui appartient le ministre qui en assure la tutelle qui en bénéficient le plus, au point que beaucoup considèrent que l’Entraide nationale est devenue une source de récompenses offertes à ces derniers.
Ces dernières années, c’est le PJD qui a eu la charge de gérer l’Entraide nationale, à travers les ministres qui en assurent la tutelle. Or, les exemples cités aujourd’hui par les sources d’Al Ahdath Al Maghribia pointent justement du doigt des bénéficiaires de cette rente qui sont connus pour leur proximité avec le parti de la Lampe. C’est le cas, par exemple, du directeur sortant de l’institution. Celui-ci refuserait de rendre le véhicule de service qui était mis à sa disposition avant son remerciement.
Des cas encore plus graves sont cités par les mêmes sources, comme celui d’une ancienne responsable qui a transformé un des centres régionaux de l’institution en habitat dont elle continue de jouir sans être inquiétée. Un autre centre, dans la capitale Rabat, a lui été transformé par la veuve d’une figure connue du PJD en un siège pour l’association qu’elle gère.
Pour les mêmes sources, ces exemples ne représentent «qu’une goutte dans un vaste océan de rente» dont profitent actuellement des proches du PJD et son bras idéologique, le MUR. C’est pourquoi avant toute feuille de route, la ministre est appelée par les sources d’Al Ahdath Al Maghribia à assainir la situation et mettre fin aux multiples dysfonctionnements dont souffre l’Entraide nationale. Elle est appelée à faire preuve de courage et d’abnégation afin de récupérer les biens de l’institution de chez ceux qui en profitent illégalement.