Les mokaddems, chioukhs et autres agents d’autorité sont sous le coup d’une colère royale. Assabah, dans son numéro du mercredi 2 août, annonce ainsi que le ministère de l’Intérieur a lancé une vaste enquête suite à des rapports accusant plusieurs agents et leurs auxiliaires d’utiliser des coopératives créées dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), principalement dans le monde rural, pour en tirer profit.
Assabah ajoute que ces rapports pointent du doigt une entrave à la loi 112.12 qui accorde aux coopératives une autonomie de gestion, chose que ne respectent pas certains responsables territoriaux. Ceux-ci, ajoute la même source, imposent une tutelle à ces organismes de manière à contrôler tout le processus de leur création, leur gouvernance ou même leurs activités quotidiennes. D’ailleurs, cela se fait sentir au niveau du manque d’efficacité des coopératives concernées qui, de plus, souffrent de «mauvaise» gestion financière.
Le journal va encore plus loin en livrant les détails de certaines pratiques que des agents d’autorité imposent aux coopératives agricoles. Il souligne ainsi que, dans plusieurs cas, ce sont les agents d’autorité qui contrôlent les listes des organismes pouvant prétendre à des subventions dans le cadre du plan Maroc Vert.
Ces agents d'autorité profitent par ailleurs de la méconnaissance, concernant les programmes et plans de soutien, des personnes impliquées dans ces coopératives qui, lorsqu'elles sont créées dans des coins reculés, ne sont pas forcément touchées par les différentes campagnes de sensibilisation et d’information autour des soutiens auxquels elles peuvent prétendre. Certains agents d’autorité font tout pour que la situation reste en l'état, puisqu'elle leur profite. Conséquence, sur les 14.000 coopératives recensées, seules 2.000 présentent des états et situations comptables en règle.