Des détenus salafistes se revendiquant du courant du salafisme réformateur fondé par des figures comme Mohamed Fizazi, Abou Hafs ou encore Hassan Khattab, ont appelé l’Etat à mettre fin aux dangereux agissements des adeptes de Daech emprisonnés dans cette même prison de Salé. Selon Al Ahdath, dans son édition de ce lundi 29 juin, les daechiens ont en effet haussé le ton, ces dernières semaines, contre les salafistes qui ont décidé de se remettre en cause et exprimé leur désir de se réinsérer dans la société. Les bases de cette remise en cause, déjà inaugurée par Mohamed Fizazi et Hassan Khattab, consistent à bannir la violence, à respecter les constantes de la Nation (Commanderie des croyants, intégrité territoriale et diversité de la société) et à lutter contre les idéologies bellicistes. Or, cela n’a pas été du goût des radicaux, notamment des détenus incarcérés pour avoir rallié ou essayé de rallier les rangs de Daech en Syrie et en Irak. Des daechiens qui réagissent par la violence aussi bien psychologique et physique contre ceux qui ont opté pour la voie de la raison. C’est ainsi que, nous informe Al Ahdath, Hafid Elouafi et Younès Cherkaoui, deux représentants du salafisme réformateur toujours détenus à Salé, ont été agressés et menacés de mort.
La fatwa de tropLes daechiens de Salé, désespérant de voir Al Baghdadi et la «maison mère» émettre une fatwa contre les leaders du salafisme réformateur marocain, ont pris les devants pour s'en charger eux-mêmes. Récemment, explique Al Ahdath, les adeptes de Daech ont ainsi émis une fatwa interdisant de côtoyer les salafistes repentis, de faire la prière en leur compagnie… En un mot comme en mille, il s'agit là d'un appel à les considérer comme des ennemis de l’Islam et des musulmans.