Les inspecteurs de la Direction générale des impôts (DGI) continuent de traquer les comptes que pourraient détenir les Marocains à l’étranger. De nouvelles données sur les dépenses que certains réalisent à l’étranger ont en effet mis la puce à l’oreille des contrôleurs du fisc.
L’information est rapportée par Assabah dans son édition de ce mercredi 31 octobre, expliquant que ce sont des statistiques disponibles chez l’Administration des douanes et des impôts indirects qui ont alerté la DGI. Ces statistiques révèlent, selon la même source, que certains Marocains dépensent à l’étranger des montants dépassant de loin les limites autorisées par l’Office des changes, ce qui laisse présager qu’ils seraient bénéficiaires de revenus perçus à l’étranger sans pour autant qu’ils ne soient déclarés au fisc marocain.
Le quotidien explique que le fisc a opéré des recoupements entre les montants déclarés à l’Office des changes par les personnes suspectées avant leurs voyages et la valeur des biens qu’ils ramènent avec eux. Ainsi, si l’Office des changes fixe un plafond annuel de 40.000 dirhams par an, des Marocains parviennent tout de même à ramener dans leurs bagages des biens d’une valeur nettement supérieure, selon les données disponibles auprès de la Douane. Pourtant, à leur sortie du territoire national, les montants qu’ils déclarent sur eux respectent largement le plafond précité. Comment parviennent-ils à acheter autant à l’étranger ?
Pour les inspecteurs du fisc il n’y a pas de doute : ces Marocains disposent de revenus à l’étranger qui ne sont pas forcément déclarés. D’ailleurs, des informations obtenues auprès des instances financières étrangères ont prouvé que plusieurs des personnes suspectées disposaient d’actions ou de titres financiers dans des entreprises étrangères, en France et en Italie notamment, qui leur rapportent des revenus qui sont placés dans des comptes bancaires en Grèce.
Assabah ajoute qu’une enquête commune de la DGI, de l’Office des changes et de la Douane a évalué le montant total des revenus non déclarés à l’étranger à 750 millions d’euros, soit plus de 8 milliards de dirhams. La situation pourrait même être encore plus grave, puisque les premières personnes identifiées comme bénéficiaires sont connues pour être riches, mais sans pour autant être répertorié comme des hommes d’affaires. Ceci qui laisse présager qu’il s’agirait de personnes impliquées dans des activités illicites, comme la contrebande ou le trafic de drogue.