Les écoles coraniques divisent le gouvernement Benkirane

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La fermeture des écoles coraniques à Marrakech crée une véritable polémique. Le ministre PJDiste de la Justice, Mustapha Ramid, prend position en faveur de l'association dirigée par El Maghraoui. Le ministre des Habous fait le point.

Le 02/07/2013 à 20h41, mis à jour le 02/07/2013 à 22h27

Grande mobilisation des salafistes mardi à Marrakech. En témoigne la Une de Al Massae de ce 3 juillet. Le journal publie un reportage sur la "tentative" de fermeture de l'une des écoles coraniques de l'association dirigée par Abderrahmane El Maghraoui à Marrakech. D'un côté les forces de l'ordre, de l'autre une foule de salafites mobilisés devant les portes de l'école tentant d'empêcher les autorités d'appliquer la décision du ministère des Habous.

Ce face à face continue sur Akhbar Al Yaoum qui fait état d'une "division au sein du gouvernement, opposant le ministre de la Justice et celui des Habous". Dans une déclaration au quotidien arabophone, Mustapha Ramid s'est même dit "étonné de la décision de fermer ses écoles". Tout en rejettant cette décision, il estime qu'elle s'apparente à une "intimidation sans raisons valables". Des propos prévisibles qui traduisent une position claire et nette de Ramid en faveur de El Maghraoui. Il faut dire que les deux hommes entretiennent une relation d'amitié privilégiée. Pour rappel, Ramid a été invité, il y a quelques mois, à l'une des écoles coraniques concernées par la décision de fermeture. Lors de cette visite, il avait tenu des propos scandaleux sur le tourisme dans la cité ocre.

Sur les colonnes de Attajdid, quotidien du PJD, l'association de El Maghraoui fait état de la fermeture lundi dernier de cinq écoles par les autorités. L'association adopte un discours menaçant en annonçant qu'un bon nombre d'imams faisant partie de ces écoles compte boycotter les activités du ministère des Habous organisés pendant le mois de Ramadan.

Le ministre des Habous s'explique

De son côté, Al Akhbar fait écho du communiqué du ministère des Habous dans lequel le ministre Ahmed Taoufiq explique clairement la position de son département. Selon Taoufiq, "les accusations de El Maghraoui ne peuvent être prises au sérieux puisque le Maroc a toujours accueilli des écoles coraniques".

L'affaire de la fermeture des écoles coraniques remet sur le tapis le manque de coordination au sein du gouvernement Benkirane. Il est étonnant de constater que les deux ministres concernés entretiennent des versions différentes. De quoi installer le doute dans les esprits... Cette affaire risque fort de se tranformer en une crise plus grave que celle que vit aujourd'hui le gouvernement Benkirane.

Par Sophia Akhmisse
Le 02/07/2013 à 20h41, mis à jour le 02/07/2013 à 22h27