Les syndicats de l’enseignement et la coordination des «enseignants contractuels» ont rejeté l’offre présentée par le ministre de l’Education nationale pour sortir de la crise. Saïd Amzazi avait présenté, samedi à l’issue des négociations avec les syndicats les plus représentatifs dans le secteur, une proposition selon laquelle son ministère était disposé à «intégrer» directement les enseignants contractuels, mais en tant que cadres des Académies régionales de l’enseignement et de la formation (AREF).
Cette proposition a été rejetée par les représentants des enseignants, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans sa livraison du lundi 11 mars. Car d’après un responsable de la coordination des enseignants contractuels, Omar Gassimi, cité par le journal, «cette proposition n’apporte rien de nouveau». Le gouvernement, assure-t-il avait déjà offert d’intégrer ces enseignants parmi le personnel des AREF. «Ce que nous voulons, c’est une intégration directe dans la fonction publique», tranche-t-il. Cela en précisant que la coordination n’a pas été invitée par le ministre à ces négociations.
Plus encore, d’après ce responsable, le fait que le ministère se dise aujourd’hui disposé à renoncer à la signature d’un avenant au contrat des enseignants contractuels, dénote de «l’improvisation» dont le gouvernement fait montre dans la gestion de ce dossier. De toutes les manières, souligne ce responsable, les enseignants contractuels ont décidé de prolonger leur grève d’une semaine pour protester contre le peu de cas que fait le gouvernement de leurs revendications.
De leur côté, les cinq syndicats de l’enseignement ont décidé d’ignorer l’appel du gouvernement à mettre fin à la grève. Dans un communiqué qu’ils viennent de rendre public, repris par le journal, les syndicats suggèrent que «la seule solution à ce problème, c’est d’intégrer les concernés dans la fonction publique. Le ministère doit rapidement mettre fin à cette crise en accédant à leurs revendications».
Les syndicats rappellent, par ailleurs, que l’offre du ministre consiste à garder le statu quo, tout en apportant 14 amendements au statut des agents des Académies régionales de l’enseignement et de la formation. Cela alors qu’eux exigent de nouvelles négociations dont la seule issue serait d’intégrer les concernés dans la fonction publique. Même le syndicat de l’enseignement qui relève de l’UNTM, bras syndical du PJD, cité par Akhbar Al Yaoum, a décidé de tourner le dos au gouvernement que dirige pourtant son parti, estimant qu’il «ne peut pas accepter ce que refusent les enseignants».
Notons que les propositions du gouvernement portent essentiellement sur l’amendement des dispositions du statut des cadres des AREF et les droits qui y seront incorporés. Cet amendement du statut concerne, notamment, l’abandon du système contractuel et la résiliation du contrat. Il porte également sur les activités effectuées en dehors des horaires de travail, en autorisant les cadres des AREF à les exercer dans les mêmes conditions que les autres fonctionnaires.
Les propositions du gouvernement concernent aussi la promotion des cadres des AREF, en leur accordant le droit à l’avancement de grade et d'échelle tout au long de leur carrière. Il s’agit également de la révision de l’article 25 du statut relatif à la retraite suite à une maladie grave, entre autres. Les enseignants disposeront également du droit à la mobilité à l’intérieur de la région d’affectation, de l’intégration d’office sans recours à l’avenant au contrat, de la titularisation directement après l’intégration au corps des cadres des AREF et de l’admission à l’examen de qualification professionnelle et du reclassement au grade 2 de la classe 2 (échelle 10), tout en conservant l’ancienneté acquise au sein de l’AREF.
Le deuxième axe des propositions du gouvernement porte en particulier sur la possibilité de candidature au concours des inspecteurs si les conditions sont réunies, à l’instar des autres enseignants de l’Education nationale. Idem pour les concours d’agrégation, l’accès à l’administration pédagogique et l’orientation et la planification pédagogique. Les propositions du gouvernement visent également à permettre l’accès aux postes de responsabilité comme chef de service, chef de division ou directeur provincial.