Les stagiaires des centres de formation relevant des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) menacent de descendre, de nouveau, dans les rues, à partir de lundi prochain, en recourant à des moyens et des méthodes de contestation inédits. Selon Akhbar Al Yaoum, qui rapporte cette information dans son édition du jeudi 19 mai, les stagiaires des AREF entendent protester contre le recul du gouvernement face aux engagements inscrits dans l’accord du 21 avril dernier.
Les stagiaires, qui ont déjà entamé, mercredi, des manifestations limitées à quelques heures, dans leurs centres de formation, reprochent notamment au ministère de l’Education nationale de ne pas avoir réintégré trois enseignants formateurs suspendus pour avoir exprimé publiquement leur soutien aux stagiaires. L’accord signé entre les représentants du gouvernement et ceux des stagiaires, le 21 avril dernier, stipule, en effet, entre autres engagements de l’Exécutif, le retour sans condition de ces trois formateurs à leur lieu de travail.
De même, les stagiaires exigent, comme convenu avec le gouvernement, le recrutement de la totalité des 10.000 stagiaires, en une fois le 1er janvier 2017, après le concours de fin de formation en décembre prochain. Selon le même accord, les stagiaires devraient rejoindre leurs classes pour des sessions de formation pratique à partir de septembre prochain.
Aujourd’hui, au lieu de cela, ils menacent d’un retour à la case départ, avec des descentes dans la rue beaucoup plus importantes que par le passé et des formes de protestation beaucoup plus virulentes. Si l’on s’en tient à leurs menaces, ils devraient quitter leurs centres de formation dès ce lundi et boycotter définitivement les cours.Ce qui augure d’une nouvelle crise sociale aux conséquences très fâcheuses, pour reprendre les termes d’un membre de la coordination des stagiaires des AREF, cité par le journal. Les «futurs enseignants ont jusque-là fait montre de bonne foi, dit-il. Ils ont regagné leurs centres de formations après la signature de l’accord avec le gouvernement. Or, ce dernier vient d’enfreindre les termes de cet accord». Pour le moment, un ultimatum a été donné au ministère pour réintégrer les trois formateurs, faute de quoi les «hostilités» reprendront.
A noter que la signature entre le gouvernement et les représentants des stagiaires des AREF d’un accord, le 21 avril, au terme de longues négociations et avec l’intermédiation de la société civile, a mis fin à une crise sociale qui avait duré près de six mois. Selon les termes de l’accord, les stagiaires s'étaient engagés à reprendre leur formation pour le restant de l’année et passer un concours de fin d’étude en décembre. Suite à quoi, ils devaient être intégrés dans la Fonction publique à compter de janvier de l’année prochaine.