Quelques semaines après la sortie des manuels relatifs à l’éducation islamique, des voix s’élèvent déjà pour mettre en garde contre certains contenus non conformes aux orientations dispensées par le souverain, Amir Al Mouminine, le roi Mohammed VI, pour ce qui est des orientations allant dans le sens d'une réforme profonde, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison de ce jeudi 15 décembre 2016. Selon le journal, les contenus vont même dans le sens de la consécration de dispositions extrémistes semblables à celles qui prévalent au sein de Daech, dispositions contraires aux valeurs de la tolérance. Les cursus consacrés dans les nouveaux manuels font d'ailleurs recours à des maîtres parmi les plus extrémistes de la théologie islamique, tels Ibn Taymia, décrit par ces manuels comme étant un «cheikh de l’islam», indique Assabah, avant d’ajouter que cette manière de voir l’islam a eu des conséquences fâcheuses dans les pays de l’Orient. Des spécialistes du système éducatif ont soulevé, poursuit le journal, des points problématiques dans le manuel «Al Manar» dédié au tronc commun de la première année du lycée, tronc commun où est enseigné l'extrait d’un livre d’Ibn Taymia, parrain incontesté de la mouvance wahhabite. Interpellé par Assabah, Abdellah Jebbari, enseignant d’Education islamique, a fait remarquer que, si Ibn Taymia a été évoqué sous le qualificatif de Cheikh de l’Islam, Ibn Rochd n'est, pour sa part, cité que par son nom, ce qui n'est pas sans influence sur l’élève. Et de se demander qui du ministère de l’Education nationale ou des auteurs du manuel est à l'origine de cet état de fait.
Par Mustapha Nouri
Le 15/12/2016 à 02h32