L’entente qui liait le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, au patron du PJD, Abdelilah Benkirane, a été rompue après que le ministre de la justice ait accusé le gouvernement islamiste de mauvaise gestion des finances publiques. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 22 mars, que Ouahbi a affirmé que les PJDistes ont, pendant dix ans, gaspillé les deniers publics et mis à mal la trésorerie du pays avec le fardeau de la dette extérieure. Il ainsi tiré à boulets rouges sur la direction des islamistes et les ministres dans les gouvernements successifs de Benkirane et El Othmani.
Abedllatif Ouahbi les a accusés de mauvaise gestion des comptes spéciaux et des retards dans les projets de développement qui ont affecté la trésorerie de l’État et les budgets des conseils territoriaux. Pis encore, ajoute-t-il, «les emprunts extérieurs que le gouvernement islamiste avait contractés constituent une lourde hypothèque sur l'avenir du pays qui ne pourrait retrouver l’équilibre budgétaire que dans 18 ans». Le chef du PAM a mené cette attaque ordonnée contre la gestion des islamistes lors de son intervention, la semaine dernière, devant les élus du parti à Marrakech.
Le quotidien Assabah rapporte que les élus PAMistes se sont plaints d’avoir trouvé les caisses vides car «les élus du PJD auraient dépensé tous les budgets des conseils communaux, des provinces et des préfectures et ne leur ont laissé que des dettes». De ce fait, ajoutent-ils, ils auront du mal à réaliser les projets de développement qu’ils avaient promis à leurs électeurs.
La réponse des islamistes n’a pas tardé à venir par le biais de l’ex-ministre de l’Emploi et secrétaire général de la Chabiba du PJD, Mohamed Amekraz qui a déclaré devant ses pairs: «les membres du PJD sont dépités par les sorties déplacées d’Abdellatif Ouahbi qui passe son temps à ressasser la gestion de dix ans du PJD. Je lui dis que tu tires avec des cartouches vides alors que tu occupes un poste responsabilité au sein du gouvernement. Les Marocains attendent de toi des solutions aux problèmes qu’ils endurent au lieu de t’endendre critiquer les gouvernements précédents».
Pour sa part, le président du conseil national du PJD, Driss El Azami, a affirmé que «son parti a laissé des fonds dans les finances publics malgré les répercussions de la pandémie». Et l’ex-ministre de défier la coalition gouvernementale en lui demandant «de rétablir la compensation pour les hydrocarbures qui coûtent 4 milliards de dirhams» en jurant que «l’Exécutif est incapable d’économiser une telle somme».