Les services de sécurité français viennent de lancer une vaste opération de «renseignement» dans le milieu de l’encadrement religieux marocain dans l’Hexagone. D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 14 et 15 novembre, au moins 200 personnes sont concernées. Il s’agit d’imams, d’encadrants religieux (mourchidine) et d’enseignants envoyés en France pour encadrer les membres de la communauté marocaine installée dans ce pays et enseigner l’arabe à leurs enfants.
Ainsi, selon des informations auxquelles le quotidien a pu avoir accès, une brigade spéciale créée au sein des services de renseignement français à cet effet épluche actuellement la vie de toutes ces personnes. Elle enquête sur leurs orientations politiques, leurs tendances idéologiques et leurs relations avec des associations et organisations actives en France ou à l’étranger, surtout celles connues pour leur radicalisme.
La brigade décortique également les comptes bancaires des imams, encadrants et enseignants pour vérifier la nature et les sources de revenus ainsi que les montants exacts de leurs transferts vers le Maroc. L’enquête menée contre les imams et autres encadrants religieux en France s’étend également à leur famille, leurs proches et amis.
Les enquêteurs s’intéressent, de même, à leur comportement et leurs actions dans l’enceinte et les environs des mosquées ainsi que dans tous les autres lieux publics qu’ils fréquentent et même à leurs rapports avec les Français de souche. Le journal assure que cette brigade a été dotée d'un budget conséquent et de moyens matériels et humains nécessaires pour mener sa mission. Laquelle mission consiste en la détermination du degré de pénétration de l’idéologie islamiste radicale dans la société française et plus particulièrement parmi les émigrés et même dans les établissements d’enseignement et de formation.
Cette initiative, poursuit Assabah, s’inscrit dans le cadre du dispositif légal et réglementaire que la France est en train de mettre en place pour la lutte contre le «séparatisme islamique». Et ce, dans l’objectif de mettre un terme non seulement à la radicalisation mais aussi à l'influence étrangère sur la communauté musulmane en France. En ce sens, relève le quotidien, le gouvernement français a annoncé son intention de se défaire de pas moins de 200 imams «prêtés» à la France par le Maroc. Le Royaume n’est d’ailleurs pas le seul pays musulman concerné, des imams d’origine turque et algérienne font également partie de la liste.
De ce fait, assure le quotidien, les imams marocains envoyés en France vont regagner leur pays dès l’expiration de leur titre de séjour. La mesure vaut également pour les enseignants envoyés par le Maroc pour apprendre la langue arabe aux enfants des MRE. Tout ce monde devrait rentrer définitivement au pays avant fin 2024.