Contrairement aux autres leaders des partis de la majorité gouvernementale, Nizar Baraka, secrétaire général du PI, a adopté une posture critique vis-à-vis de la situation économique et sociale au Maroc.
Selon lui, le chômage a atteint des niveaux alarmants ces dernières années, s’élevant, d’après les statistiques officielles, à 21,3%, avec des taux encore plus élevés parmi les jeunes (39,5%) et les femmes (29,6%).
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 15 janvier, Nizar Baraka s’est exprimé lors d’un festival organisé à l’occasion du 81ᵉ anniversaire de la présentation du Manifeste de l’Indépendance.
Également ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka a affirmé que ces taux reflétaient «une crise complexe et multidimensionnelle que traverse le pays, exacerbant le sentiment d’inquiétude des jeunes et leur perte de confiance en l’avenir».
Al Ahdath Al Maghribia relaie aussi le fait que, dans ses propos, Nizar Baraka a affirmé: «Nous le disons avec franchise et responsabilité: les jeunes de notre pays ont des raisons objectives et légitimes de ressentir de l’inquiétude face à l’avenir, et des craintes liées à l’incertitude, ce qui contribue à créer une crise de confiance complexe et multidimensionnelle».
Le secrétaire général du PI attribue ces problématiques à plusieurs facteurs, dont le chômage et la hausse du coût de la vie, considérant que malgré les efforts qui ont pu être déployés «en matière de couverture sociale, de soutien social, d’augmentation des salaires et de réduction de l’impôt sur le revenu, on constate une érosion de la classe moyenne et une aggravation des inégalités sociales».
De plus, a-t-il soutenu, «la rareté et la précarité des emplois créés ont aussi limité les opportunités d’ascension sociale pour les jeunes».
Toujours à propos des jeunes, Nizar Baraka a souligné que les préoccupations du gouvernement étaient justifiées, «dans le contexte actuel d’incertitudes et de crise de confiance, dues à l’aggravation du chômage et de la cherté de la vie».
Il a donc insisté sur la nécessité de «lutter contre la cupidité des spéculateurs», qu’il a identifiés comme étant les «responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires».
Le secrétaire général du PI s’est par ailleurs félicité des réformes menées en ce qui concerne les mécanismes de protection sociale, qui bénéficient aujourd’hui à quatre millions de familles, ainsi qu’à propos de «l’extension de la couverture médicale et des augmentations de salaires dans plusieurs secteurs d’activité».
Cependant, il reconnaît que la problématique de l’effondrement de la classe moyenne persiste dans le contexte actuel.
Al Ahdath Al Maghribia relaie aussi les propos de Nizar Baraka sur les «défis» que posent la numérisation et le digital et a affirmé que la «numérisation rapide entraîne des inquiétudes pour les jeunes Marocains», car bien que permettant «de nouvelles opportunités, elle accentue aussi le fossé entre les jeunes des pays développés et ceux du Maroc».
La numérisation représente aussi «une menace pour de nombreux métiers actuels et futurs», a-t-il affirmé.
À propos des réseaux sociaux, Nizar Baraka a tenu à rappeler leur «impact négatif» en ce qui concerne «la propagation de fausses informations, l’apparition de nouveaux modèles de réussite individuelle douteux, et l’absence d’éthique» et a tenu à rappeler «l’importance d’une ascension sociale qui se fonderait sur des valeurs morales».
Al Ahdath Al Maghribia indique aussi qu’à propos de la réforme du Code de la famille, le secrétaire général du PI a salué les Orientations Royales, a réitéré les propositions de son parti visant à «préserver l’équilibre et la solidarité familiale», et a par ailleurs tenu à réaffirmer toute l’importance de «renforcer la famille marocaine comme la base de la société, tout en garantissant la justice pour les femmes et les enfants».