Ils font l'objet de polémiques depuis plusieurs années. Aujourd'hui, les fonctionnaires fantômes, fictivement employés par certaines collectivités locales qui les paient avec l'argent du contribuable, sont sous la loupe de la Cour des comptes.
Dans son numéro du mercredi 14 mars, Assabah affirme que les magistrats des cours régionales des comptes s’intéressent particulièrement, en effet, au cas des fonctionnaires fantômes. Dans le cadre des rapports qu’ils préparent régulièrement sur la gestion de la chose locale, ils préparent également des annexes traitant spécifiquement de ce phénomène.
Selon la même source, les magistrats partent de données simples, mais qui en disent long sur la gravité de la situation. Il s’agit d’un comparatif entre les fiches de présence, la liste du personnel de chaque entité, ainsi que le relevé des virements de salaires validés chaque mois. Ce comparatif a déjà permis d’identifier une longue liste de fonctionnaires, particulièrement des assistants techniques, qui touchent entre 2.600 et 4.200 dirhams chaque mois, sans jamais se présenter à leur travail.
Cette situation ne devrait pas être sans conséquences puisqu’Assabah prédit déjà que des présidents de commune devront en payer le prix. En effet, non seulement ces derniers ne prennent aucune sanction à l’encontre des fonctionnaires absentéistes, mais ils ne les signalent même pas à l’administration centrale. Pourtant, la réglementation est claire: des signatures actant de la présence des fonctionnaires et des fiches de présence sont exigées, sans pour autant que les administrations concernées ne fassent respecter ces mesures. Pire, même les chefs de service semblent fermer les yeux sur les fonctionnaires fantômes.