Le Congrès américain étudie actuellement, avec un intérêt particulier, un projet de loi tout aussi particulier. Présenté par Rand Paul, sénateur du Kentucky et candidat aux primaires du parti républicain pour la prochaine présidentielle américaine, ce projet propose de déchoir de leur nationalité, pour terrorisme ou présomption de terrorisme, des citoyens américains originaires de 30 pays considérés comme étant des «high risk countries» (pays à haut risque).
Selon le quotidien Assabah, dans son édition du jeudi 21 janvier, la nombreuse communauté marocaine installée aux USA grâce, notamment, aux loteries annuelles organisées par ce pays, est particulièrement visée par ce projet de loi. Et ce d’autant que le Maroc figure dans cette liste noire aux côtés de 29 autres pays asiatiques, africains et surtout arabes, dont les ressortissants sont déjà installés aux USA ou désirent y vivre.
Cependant ce projet de loi, dont Assabah affirme qu’il a reçu un grand soutien populaire, est à mettre sur le compte de la fièvre électoraliste qui règne actuellement aux Etats-Unis. D’autant plus que Rand Paul n’est autre que le chef de file du «Tea Party», soit l’aile la plus conservatiste du parti républicain. Or, Rand Paul, toujours en lice pour l’investiture républicaine en prévision de la présidentielle prévue à la fin de cette année, a trouvé en Donald Trump plus extrémiste que lui. Trump a en effet proposé, dans un récent discours prononcé à partir d’un destroyer, au milieu de soldats et canons, d’empêcher tous les musulmans d’entrer, dorénavant, sur le territoire américain. D’où ce projet de loi du chef du Tea Party qui, en montrant ouvertement que les musulmans ne sont pas sa tasse de thé, est en train faire les yeux doux à certains puissants lobbies américains.