Les Marocains font confiance à l’Armée mais se méfient des politiques

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Revue de presseKiosque360. Encore une étude qui ne manquera pas de susciter des remous. Selon l’IRES (Institut royal des études stratégiques), les Marocains font confiance à l’Armée et à l’Ecole, mais jugent carrément inutile de se rendre aux urnes. Edifiant!

Le 02/06/2015 à 04h17

Voilà bien une étude qui sonne comme une grande gifle aux acteurs et formations politiques nationales, à quelques mois seulement d’élections communales et régionales décisives pour la refonte de la carte politique nationale. Après plusieurs mois d’attente, l’Institut royal des études stratégiques (IRES), dirigé par Toufik Mouline, a enfin levé le voile sur l’une des plus grandes études de terrain jamais menées au Maroc. Une étude portant sur la cohésion sociale et dont les résultats sont édifiants à plus d’un titre. Preuve en est le compte-rendu qu’en fait, en Une et sur une pleine page à l’intérieur de sa nouvelle édition, le numéro d'Akhbar Al Yaoum de ce mardi 2 juin. 93% des Marocains, selon cette étude, ne font en effet pas confiance aux politiques et à la société civile. Par contre, des institutions comme l’Armée et l’Ecole remportent l’adhésion d'une écrasante majorité des sondés. Sans surprise, la famille continue à jouer un rôle prépondérant dans la vie des Marocains. C’est ainsi que 52% des sondés ont souligné l’importance des intermédiaires pour accéder aux services de base, au moment où 45% estiment légitime de recourir à un «piston» pour décrocher un emploi.

Le Marocain, ce rebelle ?L’une des plus surprenantes conclusions de cette étude est que 91.4% des Marocains soutiennent les mouvements de protestation. Encore plus édifiant: ce taux augmente dès qu'il s’agit de manifestations contre l’insécurité et le crime. Pour en revenir à la famille et à la vie de couple, sachez que 50% de nos concitoyens sont pour la résolution des conflits entre époux par le dialogue. A noter cependant que près de 16% d'entre eux affirment que la femme doit obéissance à son mari.

L’étude de l’IRES a été conduite auprès d’un échantillon de 5.000 personnes entre 2009 et 2012. Sur 18 mois, les sondés devaient remplir des questionnaires composés de 345 questions. Le tout a été supervisé par 120 encadrants dont la moitié est issue du corps professoral universitaire. Une bonne nouvelle pour Noureddine Ayouch: selon cette étude, la darija est considérée comme étant la langue première des Marocains, suivie de la langue arabe et de l’amazigh, langue parlée par un tiers de la population.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 02/06/2015 à 04h17