Voilà bien une étude qui sonne comme une grande gifle aux acteurs et formations politiques nationales, à quelques mois seulement d’élections communales et régionales décisives pour la refonte de la carte politique nationale. Après plusieurs mois d’attente, l’Institut royal des études stratégiques (IRES), dirigé par Toufik Mouline, a enfin levé le voile sur l’une des plus grandes études de terrain jamais menées au Maroc. Une étude portant sur la cohésion sociale et dont les résultats sont édifiants à plus d’un titre. Preuve en est le compte-rendu qu’en fait, en Une et sur une pleine page à l’intérieur de sa nouvelle édition, le numéro d'Akhbar Al Yaoum de ce mardi 2 juin. 93% des Marocains, selon cette étude, ne font en effet pas confiance aux politiques et à la société civile. Par contre, des institutions comme l’Armée et l’Ecole remportent l’adhésion d'une écrasante majorité des sondés. Sans surprise, la famille continue à jouer un rôle prépondérant dans la vie des Marocains. C’est ainsi que 52% des sondés ont souligné l’importance des intermédiaires pour accéder aux services de base, au moment où 45% estiment légitime de recourir à un «piston» pour décrocher un emploi.
Le Marocain, ce rebelle ?L’une des plus surprenantes conclusions de cette étude est que 91.4% des Marocains soutiennent les mouvements de protestation. Encore plus édifiant: ce taux augmente dès qu'il s’agit de manifestations contre l’insécurité et le crime. Pour en revenir à la famille et à la vie de couple, sachez que 50% de nos concitoyens sont pour la résolution des conflits entre époux par le dialogue. A noter cependant que près de 16% d'entre eux affirment que la femme doit obéissance à son mari.
L’étude de l’IRES a été conduite auprès d’un échantillon de 5.000 personnes entre 2009 et 2012. Sur 18 mois, les sondés devaient remplir des questionnaires composés de 345 questions. Le tout a été supervisé par 120 encadrants dont la moitié est issue du corps professoral universitaire. Une bonne nouvelle pour Noureddine Ayouch: selon cette étude, la darija est considérée comme étant la langue première des Marocains, suivie de la langue arabe et de l’amazigh, langue parlée par un tiers de la population.