Les groupes parlementaires de la deuxième Chambre, dominée par les partis de l’opposition, reprochent au gouvernement de faire peu de cas de cette institution et de dénigrer l’action de ses membres. Les conseillers reprochent ainsi aux membres du gouvernement leur faible assiduité, puisque 90% d’entre eux ne se présentent jamais devant la Chambre, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 17 mai.
C’est ainsi qu'aussi bien les groupes de l’opposition que de la majorité ont adressé un avertissement au gouvernement lors de la réunion, mardi, de la conférence des présidents, conférence à laquelle le ministre chargé des relations avec le Parlement, Mustapha El Khalfi, n’a pas jugé bon d’assister. Les conseillers menacent, aujourd'hui, de revoir leur rapport avec le gouvernement, si celui-ci persite à préférer la première Chambre à la deuxième.
Selon le conseiller Rahal Makkaoui, dirigeant istiqlalien et président de la commission des finances, l’absence des ministres est incompréhensible. Il s'agit là, ajoute-t-il, d'un comportement inacceptable qui vide de leur sens les séances des questions orales et l’ensemble de l’action parlementaire, en l’absence d’interaction entre les deux pouvoirs législatif et exécutif. Par ailleurs, affirme encore le conseiller istiqlalien, le gouvernement doit cesser de traiter le Parlement comme une annexe.Cité par Assabah, le conseiller souligne que les élus de la deuxième Chambre ont déposé pas moins de 40 propositions de lois auxquelles le gouvernement n’a pas encore réagi.
Pour sa part, Mohamed Bakkouri, chef du groupe parlementaire du RNI, cité par le journal, affirme qu’en tardant à adopter les décrets d’application des lois votées par le Parlement, le gouvernement porte atteinte à la crédibilité de ce dernier. Ainsi, ajoute le conseiller RNIste, c’est comme si le Parlement versait de l’eau dans le sable, puisque toutes les lois qu’il adopte dépendent du bon vouloir du gouvernement. Il incite donc l’Exécutif à jouer pleinement son rôle.
Nabil Chikhi, chef du groupe parlementaire du PJD, s’est contenté, pour sa part, d’appeler à trouver une solution aux absences répétées des membres du gouvernement aux séances des questions orales. Un appel réitéré par le chef du groupe haraki.
Quant au groupe du PAM, il estime que l’absence d’interaction du gouvernement et le refus des ministres de se présenter aux séances des questions orales et d’examen, en commission, des projets et des propositions de lois, paralysent l’action de la Chambre et du pouvoir législatif en général.
Enfin, le chef du groupe de la CGEM s’est dit étonné du refus du gouvernement de reprendre le débat sur le projet de loi relatif à la formation continue, alors même qu’il semblait pressé de sortir ce texte.