Les ministres du gouvernement Akhannouch ont commencé à se débarrasser de l’héritage de leurs prédécesseurs islamistes, que ce soit au niveau des projets de loi en suspens ou des personnes occupant des postes de responsabilité dans les ministères et les établissements publics. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 1er février, que des membres de l’Exécutif actuel ont eu du mal à déloger certains hauts fonctionnaires nommés pendant les mandats de Benkirane et El Othmani.
Le ministre chargé des relations avec le Parlement a été le premier à révoquer des responsables islamistes recrutés à l’époque de Habib Choubani et Mustapha El Khalfi, dont le plus influent est un directeur affilié au mouvement de la réforme et de l’Unicité ( MUR). Une source de ce département n'exclut pas que le poste vacant revienne à une ancien parlementaire du RNI, proche de la présidente de la région de Guelmim-Oued Noun, Mbarka Bouaida. D’autres ministres s’apprêtent à limoger les responsables PJDistes nommés à ces postes par pur clientélisme partisan et non grâce à leurs compétences.
Le quotidien Assabah rapporte que le gouvernement Akhannouch s’attèle, en outre, à liquider le legs islamiste en matière de projets de loi en suspens au Parlement. L’Exécutif a, ainsi, commencé à retirer plusieurs projets de loi qui étaient bloqués faute d’un consensus, comme le projet d’amendement du Code pénal, celui inhérent à l’exploitation des mines ou encore le projet relatif à l’occupation du domaine public. Ces retraits ont suscité l’ire de l’opposition, mais le gouvernement Akhannouch est déterminé à améliorer les dispositions de ces projets de loi de manière à garantir les droits des citoyens.
En réponse aux attaques du PJD, une source gouvernementale déclare au quotidien Assabah que «le projet de loi qui hiberne depuis 2015 au Parlement sans que la majorité n’ait réussi à trouver un consensus pour l’approuver signifie tout simplement qu’au moins un parti politique s’oppose à son adoption». De toute façon, rien n’empêchera le gouvernement d’accomplir sa mission juridique et constitutionnelle afin de promulguer des lois susceptibles de traiter les véritables problématiques qui se posent quotidiennement sur le terrain, indique la même source.