Lors de la rencontre organisée lundi 26 octobre à la Chambre des représentants et consacrée aux grands axes du Projet de la loi de Finances (PLF) 2016, Benkirane et les trois autres leaders des partis de la majorité (RNI, MP, PPS) ont tenu un discours au ton réconciliant, appelant à plus de cohésion et d'action pour être au service des citoyens et du pays.
Lors de cette réunion à laquelle des membres de l'opposition ont pu assister, aucun des Benkirane, Mohand Laenser, Nabil Benabdellah ou Anis Birou - ce dernier a représenté Salaheddine Mezouar en mission en Inde - ne se sont ni attardés, ni n'ont commenté les dernières "turbulences" par lesquelles est passée la majorité.
"La phase des dernières élections n'a pas été facile et les alliances n'ont pas été aisées", a reconnu Benkirane. "En dépit de ces blessures, nous devons nous unir et œuvrer pour l'intérêt du pays. La majorité a reçu des coups, ses composantes ont été ébranlées, mais il faut faire preuve de fair-play et accepter que dans une compétition, on puisse encaisser des coups pour mieux avancer", a estimé le Chef de gouvernement.
Au cours de la réunion de lundi soir, aucune partie n'a fait allusion, ni évoqué le clash de jeudi dernier entre Benkirane et le ministre Akhannouch au sujet de l'article 30 du PLF qui accorde à ce dernier la tutelle de gestion du fonds de développement du monde rural. Tous les leaders ont développé les aspects positifs du bilan de ces quatre dernières années de pouvoir.
"Nous devons être fiers de ce que nous avons réalisé. Le Maroc est un modèle exceptionnel dans le monde arabe, c'est un espoir pour la démocratie, la paix et la stabilité", a déclaré Benkirane.
Mohand Laensar lancera tout de même une pique en disant que depuis qu'il est président de la région de Fès, il s'est éloigné de la préparation de la Loi de Finances ! Il a appelé à la cohésion lors de la "dure année qui reste". Le dirigeant haraki insistera sur la question du développement du monde rural.
Nabil Benabdellah, lui, a évoqué les "turbulences", mais sans trop tarder. "Les turbulences sont des choses naturelles, il faut avancer pour être à la hauteur. Continuer le processus avec plus de mesures audacieuses", a-t-il affirmé.
Enfin, Anis Birou, au nom du RNI, a jugé indispensables ces turbulences : "Il faut des virages qui nous laissent éveillés. Sur une route sans obstacles, on s'endort", a-t-il conclu, avant que tous les députés et les élus ne soient conviés vers 21h30 à dîner. Malgré l'instance des organisateurs, Mohamed Boussaïd a préféré rentrer chez lui.