Les interpellations d’étrangers liés à la nébuleuse terroriste donnent des indices sur la nouvelle stratégie mise en place par Daech pour infiltrer le Maroc. Des indices qui se précisent.
«Du 27 juin au 17 juillet 2015, pas moins de cinq étrangers compromis, à un niveau ou un autre, dans des affaires de terrorisme, ont été interpellés par le Bureau central des investigations judiciaires», constate Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 21 juillet. Et d'ajouter que «les investigations entreprises auprès des suspects ont confirmé l’existence de liens entre ces derniers et des organisations extrémistes» qui les auraient "mandatés" pour tantôt «transmettre des messages» à des relais locaux, tantôt «encadrer» des cellules dormantes.
Tout commence, rappelle Akhbar Al Ayoum, le 27 juin 2015, quand le «FBI» marocain (Bureau central des investigations judiciaires) a interpellé trois suspects afghans, dont l’un originaire du Pakistan, à l’aéroport Ménara, à Marrakech. Les intéressés étaient sur le point de quitter le territoire munis de passeports falsifiés, lorsqu'ils ont été arrêtés par les services compétents», poursuit le quotidien qui relève que la période passée au Maroc par les suspects, entrés illégalement via le poste frontalier Bir Guendouz avec la Mauritanie, montre que les intéressés avaient trouvé dans le pays un «environnement propice».
«Après enquête, il s’est révélé que les suspects détenaient bel et bien des documents au contenu jihadiste», indique encore le quotidien, précisant que ce n’est pas la première fois que les services concernés interpellent des citoyens afghans pour tentative d’entrée illégale dans le royaume.
Seulement voilà, c’est la première fois que des citoyens afghans sont mis en cause dans des affaires liées au terrorisme, observe le quotidien.
Et ce n’est pas tout. "Deux jours après l’interpellation des trois suspects afghans, les services marocains réussiront à mettre la main, le 29 juin, sur un citoyen russe d’origine azerbaïdjanaise, à l’aéroport de Nador», fait encore remarquer Akhbar Al Yaoum. Et il ne s'agissait pas d’un émigré clandestin mais d’un individu porteur d'«idées» takfiristes. L’intéressé voulait ainsi quitter le sud de l'Europe où il était installé pour venir s’établir définitivement au Maroc, au motif que le vieux continent était une «terre impie»!
Un autre suspect, Syrien celui-là, sera de même interpellé, le 17 juillet courant, à l’aéroport Mohammed V, à Casablanca, muni de faux documents de voyage. «Cette fois, les autorités marocaines étaient sûres que le citoyen syrien, arrivé via la Turquie, était lié à Daech, acronyme arabe du présumé "Etat islamique" en Irak et en Syrie.
Au regard de ces interpellations et des visées délibérément terroristes des suspects, les services marocains ont acquis la certitude que Daech cherchait à changer de stratégie pour infiltrer le Maroc.