Les 5,3 millions d'électeurs ont le choix, pour ce deuxième tour de l'élection présidentielle, entre le président sortant Moncef Marzouki, 69 ans, et le favori du vote, Béji Caïd Essebsi, 88 ans et chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès, victorieux aux législatives d'octobre.
Le vainqueur sera le premier chef d'Etat tunisien élu démocratiquement depuis l'indépendance en 1956, le pays n'ayant en effet connu que deux présidents: Habib Bourguiba, déchu le 7 novembre 1987 suite à un coup d'Etat de son Premier ministre, Zine El Abidine Ben Alin qui occupa le Palais de Carthage jusqu'à son renversement, le 14 janvier 2011.
Le scrutin de ce dimanche 21 décembre 2014 marque l'aboutissement d'une campagne qui a duré onze jours (du 9 au 19 courant) et a été jugé «calme dans l'ensemble» par plusieurs composantes de la société civile. Cette journéee aura pourtant été marquée de répliques violentes et de discours vindicatifs.
Campagne tendueLes deux finalistes se sont affrontés sur un ton acerbe agrémenté d'insultes. Ainsi, Moncef Marzouki s'est imposé comme le défenseur de la révolution face au retour d’anciennes figures de l'ancien régime, tout en accusant son rival de préparer des fraudes.
De son côté, Béji Caïd Essebsi s'est posé en homme providentiel à même de réparer les dégâts causés par Ennahda, au pouvoir de 2012 à début 2014, qualifiant son concurrent «d'extrémiste» bénéficiant du soutien des jihadistes.Quelque soit le résultat dimanche, c'est au parti de Nidaa Tounès de Caïd Essebsi de former le prochain gouvernement. Il devra rapidement mener des tractations pour former une coalition stable, le parti n'ayant pas de majorité absolue au Parlement.
Quelque 36.000 militaires sont mobilisés pour sécuriser le scrutin présidentiel et plus de 60.000 sécuritaires sont déployés pour veiller au bon déroulement de l'opération électorale dans les centres de vote et dans les différents circuits des urnes.