Rebondissement judiciaire dans l’affaire de l’ancien militaire français, converti à l’Islam, arrêté début mars 2016 à l’aéroport Fès-Saïss en provenance de Nantes en possession d’ «objets» dignes d’un arsenal de guerre. Le dénommé Brahim, de son vrai nom Broustail Manuel Pierre Angelo, a comparu jeudi devant le tribunal antiterroriste de Salé, apprend Le360.
La chambre criminelle chargée des affaires terroristes a accédé, à l’issue de cette première audience, à la requête de l’avocat du dénommé Brahim qui a demandé davantage de temps en vue de la préparation de sa défense.
Le suspect, qui se trouve en détention préventive à la prison de Salé, est poursuivi pour «constitution d’une bande en vue de perpétrer des actes terroristes, détention d’armes dans le cadre d’un projet collectif visant à porter dangereusement atteinte à l’ordre public, et non-dénonciation d’un crime terroriste».
Comme le rapportait Le360 en exclusivité, dans son édition du 7 mars 2016, le suspect avait été autorisé par les autorités françaises à embarquer à bord d’un vol Nantes-Fès Saïss alors qu’il était en possession d’une bonbonne de gaz, un sabre, cinq armes blanches entre couteaux et coutelas, une matraque pliable, des tenues militaires et une cagoule.
Un attirail digne d’un arsenal de guerre a donc été découvert ce jour-là par les hommes de Hammouchi, patron du pôle sécuritaire DGSN-DGST, amenant à se demander comment le suspect, dangereux converti radical, a pu passer muni d’armes dangereuses à travers le filet sécuritaire français.
Au moment où même les batteries au lithium sont interdites dans les avions, on se demande quelle législation applique la France en matière d’aviation civile.
L’individu qui a été arrêté à l’aéroport de Fès-Saïss, 34 ans, est un ancien militaire et plus exactement un expert en explosifs.
Remarquant sa dangereuse radicalisation, après sa conversion à l’Islam, il a été radié des rangs de l’armée française en août 2014.
En novembre dernier, juste après les attentats de Paris, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a décidé de l’assigner à résidence.
Comment cet individu a-t-il pu desserrer l’étau sécuritaire français et pu être autorisé à embarquer à bord d’un avion sans être inquiété par le moindre policier à l’aéroport de Nantes ?
L’enquête menée par les services marocains promet d’apporter les éléments de réponse à ce qui paraît être un véritable imbroglio juridico-sécuritaire.