Dans son édition du mercredi 29 juillet, le quotidien Al Akhbar avance, sur la foi de «sources bien informées», que la Brigade régionale de la police judiciaire, relevant de la préfecture de Fès et chargée des crimes financiers, avait ouvert une enquêtes sur de présumées malversations financières concernant de nombreux marchés publics lancés par le Conseil régional de Draâ-Tafilalet.
Selon les sources d’Al Akhbar, la PJ de Fès aurait déjà entendu, dans le cadre de son enquête préliminaire, El Habib Choubani, président du Conseil régional de Draâ-Tafilalet. Cette entrevue entre l’ancien ministre PJDiste et les limiers de la brigade des crimes financiers s’est déroulée le mardi 21 juillet à une heure très tardive de la nuit, dans les locaux de la PJ de Fès, après une convocation qui lui a été remise par les services de la PJ d'Errachidia.
Deux de ses vice-présidents ont été également convoqués dans le cadre de cette enquête. Il s’agit, selon le quotidien arabophone, de Youssef Amenzou, un Harakiste très proche de Choubani, chargé d’un marché de 60 millions de dirhams relatif à l’acquisition de 150 bus scolaires, et de Abdallah Sghiri, un ancien parlementaire du PJD, également impliqué dans ce marché.
Al Akhbar rappelle que ce sont les soubassements électoralistes de ces «affaires» qui ont conduit l’opposition au sein du Conseil régional de Draâ-Tafilalet à déposer une plainte contre Choubani, tout en saisissant le ministère de l’Intérieur pour intervenir dans ce dossier.
Selon des documents dont Al Akhbar affirme détenir copie, le Conseil régional de Draâ-Tafilalet a lancé deux appels d’offres en 2017 et 2018 pour l’achat de bus scolaires, alors que cette prérogative est normalement du ressort des présidents des Conseils provinciaux bénéficiaires. Ces deux appels d’offres ont été remportés par une même societé. Celle appartenant à une dame, «S. A» de ses initiales, qui n’est autre que l’épouse d’un député de Tata et fille d’un autre parlementaire originaire de Tan-Tan.
Le premier marché de 20 millions de dirhams à été attribué à une société domiciliée à Aït Melloul, mais dont la création, en 2017, a précédé le marché de trois mois seulement. Le second appel d’offres, toujours pour l’acquisition de bus scolaires, est revenu à la même dame à travers une autre société, domiciliée à Rabat et dont la création remonte également à 2017. Pire, le siège de ladite société n’est autre que le siège social d’une entreprise spécialisée dans la vente de produits de beauté et appartenant à la bénéficiare de ces deux marchés de 6 milliards de centimes.