L’un des procès les plus spectaculaires rarement instruits en Algérie s’ouvre ce jeudi 26 novembre au tribunal militaire d’Oran. Le mis en cause n’est autre que l’ex-numéro 2 du Département du renseignement et de la sécurité, le général «Hassan», de son vrai nom «Abdelkader Aït Ouarabi».
Un important dispositif de sécurité a été déployé autour du tribunal militaire d’Oran, rapporte le site algérien d’information en continu «Tout sur l’Algérie», indiquant que les journalistes, autant que les membres de la famille de l’inculpé, ont été empêchés d’assister à ce procès qui devrait se dérouler à huis clos.
«C’est un procès inédit contre un haut responsable des services secrets algériens puisque le général «Hassan» est pratiquement le numéro 2 du DRS dirigé pendant vingt-cinq ans par Mohamed Lamine Mediene, dit «Tewfik».
A cet effet, la défense du général «Hassan», qui dénonce un procès politique pur et dur, appelle à la comparution du numéro 1 du DRS, «Tewfik », mis dernièrement à la retraite, dans le cadre d’une purge menée contre les lieutenants de ce dernier, écarté par le clan présidentiel pour assurer une succession «arrangée» à Abdelaziz Bouteflika atteint d’un fâcheux AVC depuis 2013.
«Pour la manifestation de la vérité et le triomphe de la justice, nous estimons nécessaire de citer le général de corps d’armée Mohamed Lamine Mediène dit Tewfik, comme témoin dans l’affaire du général Hassan conformément aux articles 131 et 192 du code de procédure militaire», a écrit Me Mokrane Ait Larbi dans une déclaration remise à la presse qui a fait sensation.
Seulement, les observateurs estiment que cette requête sera rejetée étant donné l’étoffe de l’ex-puissant patron du DRS qui avait d’ailleurs menacé de tout balancer sur le clan Bouteflika, notamment le frère Saïd Bouteflika et le vice-ministre de la Défense, le général Gaïd Saleh.
Pour la défense, les faits reprochés à l’ancien patron du contre-espionnage ne seraient que des alibis, la vraie raison, selon elle, étant liée à la guerre des clans qui se déroule au sommet de l’Etat, en prévision de la succession présidentielle.
Le général «Hassan», figure clef du contreterrorisme, fait face, selon les médias, à des chefs d’accusations de constitution de "bande armée", fausses déclarations sur le "stock d’armes en sa possession, détention et rétention d’armes de guerre, rétention d’informations et mensonge et insubordination".