«Le Cabinet royal n’a pas laissé passer impunément les balivernes débitées à l’encontre du conseiller du roi, Fouad Ali El Himma, par le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme», relève l’éditorialiste du quotidien Assabah, dans le numéro de ce jeudi 15 septembre.
Le communiqué diffusé par le Cabinet royal résonnerait, selon l’éditorialiste Khalid El Horri, comme un «avertissement» à l’encontre du discours du Parti de la Justice et du développement que le secrétaire général du PPS n’a eu de cesse de rabâcher, après avoir accepté de jouer les «comparses» dans un conflit idéologique opposant, d'un côté, des partis de la gauche et de la droite et, de l'autre, le courant des conservateurs conduit par le PJD.
Un discours que vient de démystifier le recadrage royal, battant en brèche la théorie fumeuse de «l’hégémonisme» invoquée en cette période pré-électorale dans le but caché de se soustraire à la reddition des comptes, après un mandat gouvernemental de cinq années, décrypte l’éditorialiste du quotidien Assabah.
Et d’enfoncer le clou: «Ironie de l’histoire, un parti, qui se revendiquait des valeurs du progrès, a choisi de renier ses choix pour courir après des portefeuilles ministériels».
Toujours selon l’éditorialiste d’Assabah, réputé être proche des milieux d’affaires, le recadrage royal s’inscrirait «dans le prolongement des appels à la moralisation de l’action politique et de la mise à niveau du discours partisan, conformément au discours prononcé par le roi lors de la Fête du Trône».
En effet, le souverain a mis en garde, dans son discours du Trône du 30 juillet 2016, contre "toute instrumentalisation de la personne du Roi dans quelque lutte électorale ou partisane que ce soit», car «la personne du Roi jouit jouit d’un statut particulier dans notre système politique».
«Ayant la charge de veiller au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions et à la protection du choix démocratique, Je ne participe à aucune élection et n’adhère à aucun parti. Car Moi, Je suis le Roi de tous les Marocains, candidats, électeurs et aussi ceux qui ne votent pas», a en effet précisé le souverain. «Je suis également le Roi de toutes les formations politiques, sans discrimination ou exclusion. Comme Je l’ai affirmé dans un précédent discours, le seul parti auquel Je suis fier d’appartenir, c’est le Maroc».
Le recadrage royal à l’encontre du SG du PPS et, partant, tout autre chef de parti, quel qu’il soit, vient ainsi rappeler à l’ordre et à leurs responsabilités les dirigeants partisans à une période où le pays se prépare à apporter, à travers l’échéance du 7 octobre prochain, une nouvelle pierre à son édifice démocratique.
«Le Cabinet royal a su choisir les mots appropriés pour décrire ce qui a été relevé dans la bouche du SG du PPS, mettant à nu les insinuations du ministre quand il a usé du terme d’hégémonisme», estime l’éditorialiste.
«Au début, le Cabinet royal a considéré la déclaration de Nabil Benabdellah à un hebdomadaire comme dangereuse», relève encore l’éditorialiste. «Cette déclaration n’est qu’un outil de diversion politique en période électorale, période qui requiert de s’abstenir de lancer des déclarations non fondées et d’utiliser des concepts portant atteinte à la réputation de la patrie et à l’intégrité et la crédibilité des institutions, dans une tentative de gagner des voix et la sympathie des électeurs», avait en effet indiqué le Cabinet royal.
«Les Conseillers de SM le Roi n’agissent que dans le cadre de leurs fonctions, en suivant les hautes instructions précises et directes qui leur sont données par Sa Majesté le Roi », a précisé le Cabinet royal.
Seulement voilà, «Benkirane et, avec lui, Benabdellah, ont choisi d’hypothéquer le droit des Marocains à leur demander des comptes, à travers l’invention du mythe de l’hégémonisme», constate l’éditorialiste d’Assabah, dénonçant une tentative dilatoire de «noyer» le débat autour du bilan gouvernemental dans les secteurs de la santé, de l’enseignement, du transport, de l’habitat, des infrastructures et des services.
Le but serait, toujours d’après l’éditorialiste El Horri, de camoufler l’échec gouvernemental et, du coup, de se soustraire à toute reddition des comptes devant le peuple.
«L’imam Benkirane a avalé sa langue après le discours du Trône, porteur de messages clairs aussi bien dans la forme que dans le fond, laissant son disciple Benabdellah reprendre les méthodes de 2011 pour faire peur aux politiques et aux citoyens», relève encore l’éditorialiste d’Assabah.