Limitation de l’âge d’accès à la fonction publique, le Médiateur sollicité en urgence

L'institution le médiateur du Royaume du Maroc

L'institution le médiateur du Royaume du Maroc r la jeunesse dénonce ce qu’il considère comme «l’exclusion arbitraire» de milliers de diplômés et invite le Médiateur à se pencher sur la limitation à 30 ou 35 ans de l’âge d’accès à la fonction publique.. DR

Revue de presseLe Réseau de l’Alliance civile pour la jeunesse dénonce ce qu’il considère comme «l’exclusion arbitraire» de milliers de diplômés. Il invite le Médiateur à se pencher sur la question de la limitation à 30 ou 35 ans de l’âge d’accès à la fonction publique. Une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 27/04/2025 à 21h17

Le Réseau marocain de l’Alliance civile pour la jeunesse a adressé une lettre à l’Institution du Médiateur du Royaume, demandant une intervention urgente pour mettre fin à ce qu’il qualifie d’«exclusion arbitraire» dans les concours de recrutement dans la fonction publique. L’association fait référence à la limitation de l’âge à 30 ou 35 ans au moment de passer certains concours d’accès à la fonction publique, notamment ceux donnant accès au métier de l’enseignement.

D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 28 avril, le Réseau considère que «cette condition prive des milliers de diplômés des universités, des grandes écoles et des centres de formation professionnelle de leur droit de participer à ces concours». Ce qui, d’après l’association, «accentue les sentiments de frustration et de désespoir parmi les jeunes diplômés, après de longues années d’études et de formation professionnelle».

Dans une lettre adressée à l’Institution, le Réseau a exprimé son «indignation face à cette pratique», estimant qu’elle contredit les efforts de l’État pour investir dans le capital humain et «porte un coup dur aux appels à intégrer les compétences jeunes dans des postes de responsabilité».

Le Réseau, cité par le quotidien, souligne que «la limitation d’âge ne tient pas compte des capacités et des compétences des jeunes, constituant un gaspillage des ressources humaines qualifiées». Il a également pointé du doigt une contradiction flagrante entre l’exclusion des jeunes de la fonction publique et le maintien de responsables âgés à la tête de secteurs sensibles, rapporte Al Akhbar.

Dans ce contexte, poursuit le quotidien, le Réseau indique que «l’exclusion basée sur l’âge est en contradiction avec les dispositions de la Constitution, notamment l’article 31, qui consacre le principe du mérite et de l’égalité des chances, et l’article 6, qui garantit la non-discrimination». Cette pratique, ajoute l’ONG, «va également à l’encontre des dispositions de la loi sur la fonction publique, qui fixe l’âge maximum de recrutement à 45 ans, ainsi que des statuts de plusieurs institutions publiques».

Le Réseau, note Al Akhbar, a par ailleurs alerté sur d’autres pratiques aggravant la situation des jeunes, telles que «le fait d’imposer des conditions strictes et restrictives liées aux spécialisations des masters requis». Ce qui, toujours d’après l’ONG citée par le quotidien, exclut des diplômés ayant des formations proches de celles demandées, «en violation claire des principes d’équité et de concurrence libre».

C’est pour cela que le Réseau a appelé l’Institution du Médiateur du Royaume à «prendre des mesures concrètes pour intervenir auprès des autorités gouvernementales et publiques afin de garantir le respect de la Constitution et de la loi». Il a également plaidé pour l’ouverture d’un dialogue sérieux avec les organisations de la société civile afin de trouver des solutions justes et durables pour assurer une participation plus large des jeunes aux concours de recrutement, loin de toute exclusion préalable.

Enfin, conclut le quotidien, le Réseau a sollicité une rencontre directe avec l’Institution du Médiateur du Royaume pour présenter des données supplémentaires sur cette question, qui «touche directement aux droits des jeunes à accéder à la fonction publique sur la base de la compétence et du mérite, et non de critères d’âge discriminatoires».

Par Amyne Asmlal
Le 27/04/2025 à 21h17