Une enquête aurait été diligentée par le ministère de l’Intérieur, par le biais de l’Inspection générale de l’Administration territoriale (IGAT). Selon Assabah, dans sa livraison datée de ce vendredi 27 avril, cette enquête a été décidée au moment où, au niveau central, les responsables avaient relevé de graves dysfonctionnements dans l’octroi de la carte du Régime d’assistance médicale (RAMED) destinée aux familles pauvres ou en situation de précarité.
A en croire Assabah, l’enquête a essayé de remonter tout le processus de délivrance des documents requis pour l’obtention de la carte. Sachant que cette procédure se base sur les rapports des auxiliaires d’autorité (cheikhs et mokaddems), plusieurs fonctionnaires de cette catégorie auraient été impliqués.
Il leur est reproché de ne pas avoir été précis lors de la collecte d’informations sur la situation sociale et économique des individus éligibles. Et du coup, les commissions permanentes aux niveaux local et provincial se seraient basées sur de fausses informations.
Assabah écrit que ces démarches frauduleuses ont remis en cause la viabilité même du régime. Car, souligne le journal, au lieu des 8.17 millions de bénéficiaires prévus en 2006 après les conclusions d’une grande étude, les autorités publiques ont fini par se retrouver avec 11.7 millions de cartes délivrées. Pour le coût, cela fait un total 5.35 milliards de dirhams et, selon Assabah, la présidence du gouvernement souhaite savoir comment et pour qui tout cet argent a été dépensé.
La publication affirme aussi que le département de la Santé a à son tour ouvert une enquête après les appels de détresse lancés par plusieurs établissements hospitaliers, notamment deux hôpitaux de Fès (dont le CHU) qui crouleraient sous les dossiers RAMED et dont les recettes n’arriveraient plus à couvrir le fonctionnement, tant les porteurs de cartes RAMED sont nombreux.
Le RAMED, rappelle Assabah, s’adresse à deux catégories de populations: les individus catégorisés «pauvres» en bénéficient sans aucune contribution tandis que ceux en «situation de précarité» doivent mettre la main à la poche pour débourser 120 dirhams par an ou 600 quand il s’agit de toute une famille, quel qu’en soit le nombre.