Les gouverneurs de plusieurs provinces ont reçu de nouvelles instructions du ministère de l’Intérieur, leur demandant d’interdire au PJD d’exploiter la pandémie de coronavirus dans des campagnes électorales prématurées. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 2 novembre, que cette interdiction concerne aussi la délivrance des autorisations au parti islamiste pour organiser des campagnes de distribution de masques et de produits désinfectants. De l’aveu même d’un parlementaire, ce message est parvenu à la direction du parti, car plusieurs campagnes avaient été suspendues à cause de l’utilisation du logo du PJD.
Une source autorisée indique que le PJD et ses organes parallèles se sont mobilisés pour exploiter politiquement la crise épidémiologique en organisant des rencontres virtuelles. L’objectif de ces rencontres était de distribuer des masques et des produits désinfectants, mais les autorités locales ont arrêté ces campagnes dans plusieurs régions. Certaines associations locales relevant des communes dirigées par des islamistes se sont obstinées à désinfecter certains de leurs bastions électoraux. Elles ont même affiché des autocollants, estampillés du logo du PJD, pour appeler à respecter les mesures préventives contre le Covid-19.
Le quotidien Assabah rapporte que les élus des autres partis considèrent cette initiative comme une campagne électorale prématurée en vue des prochaines élections. Une campagne, poursuivent-ils, qui vise à acheter des voix, ce qui va à l'encontre de la loi régissant les campagnes électorales et des principes de transparence et d’intégrité. Il faut rappeler que le ministère de l’Intérieur avait déjà mis en demeure le PJD contre le «panier du coronavirus» que les membres de ce parti avaient essayé de distribuer aux démunis et aux personnes affectées par les conséquences économiques de la pandémie.
Le département de Laftit avait interdit à des conseillers islamistes, ainsi qu’à des membres du MUR, l’aile idéologique du PJD, de distribuer des denrées alimentaires à leurs partisans. Le ministère leur a imposé de venir en aide aux pauvres dont le Moqadem détient la liste, et non pas sur la base de la seule liste du parti. Une décision qui a mis en colère les islamistes qui l’ont considérée comme une atteinte à leurs activités partisanes.