Le Conseil national du parti de la balance, qui s'est réuni samedi en session extraordinaire, a mis en garde les autorités en leur rappelant l'incident de Gdim Izik, camp de Laâyoune qui s'était rebellé en 2010, apportant son lot de morts et de blessés. L'Istiqlal accuse indirectement un parti politique moderniste d'avoir mal géré les causes de ce drame. Il craint que l'invalidation récente de l'élection de Yanja Khatat à la présidence du Conseil régional de Dakhla, invalidation décidée par un tribunal d'Agadir sur l'initiative d'un élu du PAM, ne soit le prélude à un incident aussi grave que celui qui a eu lieu à Laâyoune, rapporte Assabah dans son édition de ce lundi 27 juin.
La colère de l'Istiqlal s'est amplifiée ce week-end. Le parti a ainsi fustigé le ministère de l'Intérieur et menacé de descendre dans la rue. De nombreux intervenants ont appelé à la tenue d'un congrès extraordinaire du parti et à l'organisation de manifestations pour "défendre les droits, la réputation du parti et les acquis démocratiques menacés par les tentatives d'hégémonie sur le paysage politique", selon eux. Hamid Chabat estime, en effet, que cette "hégémonie affaiblit la démocratie". Il a, lui aussi, mis en garde contre un Gdim Izik bis, dénonçant les tentatives de délocalisation de son parti des provinces sahariennes. Et de remuer le couteau dans la plaie en allant jusqu'à qualifier cette hégémonie de "terrorisme politique". "Nous ne nous agenouillerons pas", a-t-il lancé.
Le numéro un de l'Istiqlal a par ailleurs informé les congressistes de la réponse de Mustapha Ramid au sujet de l'invalidation de l'élection du président du Conseil de la région. Ramid a en effet expliqué que Yanja Khatat restait président, étant donné que sa candidature aux communales du 4 septembre n'avait pas été rejetée par le wali de Dakhla. "C'est maintenant au ministère de l'Intérieur de nous dire que M. Khatat est Marocain et non pas Mauritanien" comme le prétendent l'élu du PAM et le tribunal d'Agadir, a martelé Hamid Chabat. Samedi, le Conseil national a mis sous pression le Comité exécutif appelé à suivre de très près la situation jusqu'aux élections législatives du 7 octobre.