Les derniers développements sur le terrain réduisent les chances d'un retour aux négociations entre Palestiniens et Israéliens dans le futur proche, a estimé, jeudi, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques par intérim, Jens Toyberg-Frandzen, à l'occasion d'une réunion sur la situation au Moyen-Orient. Jens Toyberg-Frandzen a particulièrement pointé du doigt la récente décision d'Israël de geler près de 127 millions de dollars de recettes fiscales qu'il a perçues au nom de l'Autorité palestinienne pour le mois de décembre dernier. Notant que cette décision va à l'encontre des obligations d'Israël conformément au Protocole de Paris et aux Accords d'Oslo, le responsable onusien a appelé l'Etat hébreu à procéder "immédiatement" au transfert de ces recettes. Evoquant la situation dans la Bande de Gaza, Jens Toyberg-Frandzen a mis en garde contre des "signes de détérioration grave de la situation sécuritaire", estimant que le cessez-le-feu signé il y a cinq mois entre Palestiniens et Israéliens demeure "dangereusement fragile".
La Bande de Gaza traverse aujourd'hui une période très délicate qui risque de s'aggraver davantage si "un certain nombre de questions cruciales, dont certaines sont politiques, ne sont pas résolues d'urgence avec détermination", a-t-il indiqué. L'une de ces questions, a-t-il préconisé, est celle du paiement des salaires des employés de Gaza, point sur lequel Jens Toyberg-Frandzen a déploré l'absence notable de progrès. Une autre question concerne la reconstruction de Gaza, qui "ne respecte pas le calendrier prévu, et ne peut être réalisable en l'absence d'un progrès tangible sur plusieurs questions clefs", a-t-il dit.
En raison de ces difficultés, quelque 100.000 familles palestiniennes vivent dans des demeures endommagées suite à l'offensive israélienne de l'été dernier contre la Bande de Gaza, et 18 écoles de l'UNRWA continuent d'offrir un abri à près de 15.500 déplacés internes, a poursuivi le responsable onusien. Il a, dans ce cadre, déploré l'incapacité des donateurs de tenir jusqu'à présent leurs promesses de dons, trois mois après la Conférence du Caire, ce qui empêche le gouvernement palestinien, l'ONU et d'autres acteurs de réaliser un progrès significatif au sujet de la reconstruction. Avertissant que le conflit israélo-palestinien s'engage dans un "terrain périlleux", le Sous-Secrétaire général a appelé les deux parties "à emprunter la voie qui conduit à une solution négociée du conflit sur la base d'une solution des deux Etats vivant côte- à-côte dans la paix et la sécurité".