L’opposition mécontente du rendement du ministre RNIste de la Santé, Amine Tahraoui

Amine Tahraoui, ministre de la Santé, lors de son allocution au Parlement, le 6 janvier 2024. (Y.Mannan/Le360)

Le 06/01/2025 à 18h57

VidéoLe ministre de la Santé et de la Protection civile, Amine Tahraoui, a tenté ce lundi de convaincre les députés sur la bonne marche du secteur de la santé publique au Maroc. Toutefois, son intervention n’a pas convaincu l’opposition qui s’est montrée insatisfaite et a exprimé son mécontentement face aux insuffisances de la gestion actuelle. Le PPS a cité ainsi le long retard pris dans le fonctionnement de la Haute autorité de la santé.

Le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, a souligné, en réponse à une question orale relevant de la Chambre des représentants, que deux réformes majeures étaient en cours: la construction de nouveaux centres régionaux, dont 40 unités de proximité, ainsi que la mise à niveau de 78 centres de santé. Il a également annoncé la construction de cinq nouveaux centres hospitaliers universitaires (CHU), un projet qui devrait coûter environ 42 milliards de dirhams et ajouter 11.460 lits supplémentaires à la capacité des hôpitaux marocains. De plus, il a insisté sur l’importance de la protection sociale dans la réforme du secteur de la santé, la qualifiant de «pierre angulaire» de cette transformation.

L’opposition, menée par le Parti du progrès et du socialisme (PPS), a rapidement relevé des failles notables. Le député Rachid Hamouni a pointé du doigt le retard dans la mise en œuvre des textes d’application concernant la Haute autorité de la santé, créée en octobre 2024. Bien que la loi stipule que ces textes doivent entrer en vigueur dans les six mois suivant la création de l’autorité, ils n’ont toujours pas été publiés.

«Cette autorité est absente et son président nommé par le Roi en octobre 2024 n’exerce pas son rôle. Son rôle pourtant consiste notamment à contrôler la bonne marche des caisses de mutuelles (CNSS et CNOPS)», a affirmé Rachid Hamouni.

Cette situation suscite des inquiétudes, car la Haute autorité est censée superviser les caisses de mutuelles telles que la CNSS et la CNOPS, ainsi que garantir la qualité des soins. Le député a également dénoncé l’essor «des cliniques privées aux dépens des hôpitaux publics», soulignant que les remboursements effectués par la CNSS et la CNOPS en faveur du secteur privé atteignent respectivement 95% et 89%.

Enfin, Rachid Hamouni a critiqué le gel de l’appel d’offres pour la digitalisation du «dossier électronique du patient», un projet lancé sous l’ancienne gestion de Khalid Aït Taleb, mais annulé par le ministre Tahraoui, qui l’a jugé non prioritaire malgré un budget de 190 millions de dirhams déjà alloué à ce projet.

Le ministre, après son allocution, a refusé de répondre aux questions des journalistes présents, ce qui n’a fait qu’ajouter à la frustration de l’opposition. Interrogé par la presse, le ministre a pris la poudre d’escampette en refusant toute déclaration.

Dans ce contexte, le bilan du ministre de la Santé semble largement critiqué par les parlementaires, qui dénoncent un manque de suivi et de transparence dans la mise en œuvre des réformes promises.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 06/01/2025 à 18h57