L’opposition parlementaire juge maigre le bilan législatif tout en dénonçant la majorité gouvernementale

L’opposition parlementaire à la Chambre des représentants a qualifié le bilan législatif de la session d’octobre de maigre et d’insignifiant, lundi 7 février 2022.

L’opposition parlementaire à la Chambre des représentants a qualifié le bilan législatif de la session d’octobre de maigre et d’insignifiant, lundi 7 février 2022. . Brahim Moussaaid / Le360

Le 07/02/2022 à 20h20

VidéoLes quatre groupes parlementaires (USFP, MP, PPS, PJD) de l’opposition issus de la Chambre des représentants ont tiré, ce lundi 7 février 2022, à boulets rouges sur la majorité gouvernementale dont le bilan législatif de la session d’octobre a été qualifié de maigre et d’insignifiant.

Lors d’une conférence de presse, le mot qui est revenu souvent dans la bouche des chefs de groupes parlementaires de l’opposition est celui de «l’hégémonie» sur la vie politique qu’exercerait, selon eux, la majorité gouvernementale composée du RNI du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, du PAM de Abdellatif Ouahbi et de l’Istiqlal de Nizar Baraka. Unanime, l’opposition parlementaire a regretté que seuls 19 projets de loi, dont 14 liés à des conventions internationales, aient été adoptés durant cette période.

Elle a par ailleurs dénoncé le retrait par le gouvernement de quatre projets de loi, dont ceux du Code pénal et de l’occupation du domaine littoral, ainsi que le rejet de 65 propositions de loi présentées par l’opposition. «C’est un gouvernement de technocrates qui agit dans la continuité des gouvernements précédents. Il n’a livré aucune preuve appuyant l’Etat social dans lequel il voudrait agir», a estimé Rachid Hammouni, président du groupe du PPS.

Pour sa part le chef groupe parlementaire socialiste de l’USFP, Abderrahmane Chahid, a émis le vœu de voir une opposition «solidaire pour contrecarrer la majorité qui domine le gouvernement, le Parlement et les régions».

Abondant dans le même sens, Driss Sentissi, président du groupe du MP, a dénoncé, entre autres, ce qu’il a appelé la faiblesse de rendement et de la communication du gouvernement. «Il n’y pas eu de bilan législatif à proprement dit. Le chef de l’exécutif a manqué des rendez-vous qui le liaient aux séances mensuelles pour lesquelles il ne s’est présenté que seulement deux fois», a-t-il affirmé avant de mettre en exergue «le rôle plus actif» de l’opposition face à la majorité gouvernementale.

Quant à Abdellah Bouanou, le chef du groupement du PJD, il a mal caché la cinglante défaite de son parti aux élections du 8 septembre 2021 en étant très dur avec la majorité gouvernementale. Il a estimé que celle-ci ne défend pas le pouvoir d’achat des citoyens. Abdellah Bouanou a critiqué la hausse des prix, en particulier celle des hydrocarbures, à l’instar des autres membres de l’opposition.

Lors de la conférence, l’USFP, le MP, le PPS et le PJD ont, en outre, exprimé leur crainte face à la rareté des pluies, à la sècheresse et à l’augmentation du prix du baril de pétrole.

D’une voix unanime, l’opposition a, d’autre part, appelé le président de la Chambre des représentants à ne plus «imposer la confidentialité des débats entourant les travaux des diverses commissions parlementaires». «Il faut lever cette confidentialité que le règlement intérieur permet», ont martelé les quatre partis de l’opposition parlementaire.

A l’inverse, faut-il le rappeler, Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des députés, justifie cette confidentialité en la liant à une disposition de la Constitution de 2011.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 07/02/2022 à 20h20