Les socialistes comptent adresser une plainte au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, contre les adhérents du PJD et de son aile idéologique, le MUR. Les militants de l’USFP accusent les islamistes d’exploiter la charité publique pour attirer les électeurs à travers l’octroi, durant des années, d'aides en espèces et en nature. En contrepartie ils leur demandent de voter en leur faveur dans diverses échéances électorales.
Selon les sources du journal Assabah, le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, n’aurait pas été convaincu par les amendements que le ministère de l’Intérieur avait apportés à la loi relative à la collecte des dons publics et la distribution des aides à des fins caritatives. Une loi qui a donné de larges pouvoirs aux gouverneurs des préfectures et des provinces pour procéder au contrôle de ces opérations. Le patron des socialistes semble très motivé pour rouvrir ce dossier avec Abdelouafi Laftif, de retour d’un congé de maladie.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 30 avril, que Lachgar s’appuie sur une étude pour démontrer que les islamistes profitent électoralement de ces dons et aides. Ladite étude statistique sur les résultats des élections met en exergue le rôle des ceintures de misère dans l’augmentation du vote en faveur des listes du PJD. Un vote qui est suscité par les nombreuses aides accordées aux électeurs par les associations de la société civile affiliées au PJD, en l’absence de programmes économiques pouvant sortir les jeunes de la pauvreté et les femmes de la marginalisation. Les mêmes sources indiquent que Lachgar a vivement critiqué l’exploitation des actions caritatives par la distribution des dons et des aides afin que les dirigeants et les cadres du PJD gagnent des sièges. C’est pour endiguer ce phénomène que le premier secrétaire de l’USFP avait avisé le ministère de l’Intérieur qui s’était empressé de modifier la loi, sans toutefois arriver à combler toutes les lacunes. Normal que les parlementaires et les présidents des différentes collectivités locales rivalisent pour accorder des facilités aux associations de la société civile qui perçoivent 1 milliard de dirhams distribué, annuellement, par le ministère de l’Intérieur. Le pire c’est que personne ne sait où va cet argent, en l’absence de mécanismes de contrôle.