Depuis la formation du gouvernement, on n’a pas arrêté de sous-entendre que le département des Sports, rattaché au ministère de l’Éducation nationale, devrait être géré à part. D’ailleurs, à chaque fois qu’il est question de spéculer sur la nomination des secrétaires d'État, le département de Chakib Benmoussa est le premier à être cité.
Aujourd’hui, l’exploit inoubliable de l’équipe nationale au Mondial du Qatar remet le débat au-devant de l’actualité. Et c’est l’USFP qui saute sur l’occasion. Ainsi, d’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 29 décembre, le groupe parlementaire de l’USFP, mettant en avant cet exploit sportif, a carrément appelé à un remaniement gouvernemental. «Cela pourrait même apporter un peu de dynamisme sur la scène politique», explique le quotidien, citant des membres du groupe socialiste.
Cet appel au remaniement gouvernemental a été lancé officiellement par Abderrahim Chahid, chef du groupe parlementaire de l’USFP à la première Chambre, lors de la session des questions orales de lundi dernier. Selon les députés socialistes, le temps a montré que certains choix retenus lors de la formation de l’architecture du gouvernement n'était finalement pas judicieux. Plusieurs secteurs ont été mis ensemble et intégrés dans un même département ministériel alors qu’ils n’ont rien en commun, explique le quotidien.
C’est le cas du département des Sports qui a été rattaché au ministère de l’Éducation nationale, alors qu’il aurait fallu en faire un ministère à part entière. Les députés appellent donc à rectifier le tir et rassembler le département des Sports et celui de la Jeunesse, comme par le passé.
D’après le chef du groupe parlementaire, dans la situation actuelle, le département des Sports est marginalisé et ne joue plus pleinement son rôle, notamment dans le contrôle des fédérations sportives. De ce fait, estime-il, dans le cas d’un éventuel remaniement gouvernemental, il faudra penser en premier lieu à détacher le sport de l’Education nationale et ressusciter le ministère de la Jeunesse et des Sports.
Manifestement, selon Assabah, cet avis est également partagé par certaines composantes de la majorité. Il cite l’exemple de Noureddine Modiane, chef du groupe parlementaire de l’Istiqlal à la première Chambre, qui estime, lui aussi, que le fait d’avoir intégré le département des Sports à celui de l’Éducation nationale n’est pas un bon choix. Cela a même donné lieu à certains dysfonctionnements, estime le député istiqlalien. Ainsi, depuis la constitution du gouvernement, les fonctionnaires du département de la Jeunesse, par exemple, n’ont toujours pas d’attributions et les entreprises qui ont réalisé des projets pour le compte de l’ancien ministère de la Jeunesse et des Sports n’ont toujours pas été payées.