D’intenses tractations seraient actuellement en cours entre plusieurs cadres de l’Union socialiste des forces populaires et du parti de l’Istiqlal en vue de remettre en marche la «Koutla démocratique» et ce, en prévision des futures échéances électorales. Pour rappel, ce bloc a été formé à l’origine, en 1970, avec deux partis (l’UNFP et l’Istiqlal) avant de s’étendre en 1992 à cinq partis (Istiqlal, PPS, UNFP, OADP et USFP). Trois partis de ce bloc (USFP, PI et PPS) formeront le noyau du premier gouvernement d’alternance dirigé par Abderrahmane Youssoufi en 1997. Mais depuis la fin de cette expérience, chaque parti a choisi sa propre voie et ses nouveaux alliés, de telle sorte que l’on retrouve aujourd’hui l’USFP et le PPS à couteaux tirés, mais tous deux faisant partie de l’actuel gouvernement dirigé par les islamistes du PJD, alors que l'Istiqlal est dans l'opposition.
C’est dans ce contexte de fortes divisions et de perte de vitesse électorale que Driis Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, aurait informé mardi dernier, selon le quotidien Assabah de ce vendredi 14 juin, les membres du bureau politique de son parti de l’existence de tractation en cours avec l’Istiqlal en vue de ressusciter la Koutla.
Ce regain d’intérêt intervient en prévision des futures élections, au cours desquelles l’USFP compte bien mettre fin à l’hégémonie des islamistes qui instrumentalisent, selon lui, toute une armada d’organisations de bienfaisance, de charité et de propagande religieuse, sans parler des voix d’Al Adl Wal Ihsane qui lui sont acquises.
C’est d’ailleurs pour cette raison que le duo PI-USFP, qui forme le vaisseau amiral de la Koutla, a réitéré à cette occasion son refus de la proposition faite auparavant par le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). El Hadj Nabil Benabdallah, comme l’appelle Assabah, a conditionné son retour au sein la Koutla par l’intégration de son fidèle allié du PJD à ce bloc de gauche.
Selon un dirigeant de l’USFP qui s’est confié au quotidien arabophone, l’actuelle démarche du parti de la rose vise non pas seulement à raviver la «flamme de la Koutla», mais aussi à opérer un retour à une assise idéologique basée sur l’histoire du Mouvement national, et mettre ainsi fin à la pratique actuelle de la course effrénée aux strapontins qui est devenu le sport principal des partis nationaux.
Cependant, la nouvelle Koutla en gestation n’aura rien à voir avec son «ancêtre» d’il y a un quart de siècle, puisqu’une nouvelle grille de lecture et de nouvelles idées s’imposent face aux importants bouleversements qu’a connus l’environnement national et international d’aujourd’hui.