C’est un fait. Les attentats terroristes qui ont secoué Casablanca en 2003 ont servi de déclencheur aux services sécuritaires marocains pour la mise en place d'une stratégie globale de lutte contre le phénomène.Cette stratégie est basée sur une approche préventive et proactive, consistant à neutraliser les cellules terroristes avant qu’elles ne passent à l’acte.
Ainsi, l’appareil organisationnel des services intervenant dans ce domaine fait régulièrement, depuis les tragiques événements de Casablanca, l’objet d’ajustements dans le but d’en assurer l'efficacité et de garantir une formation continue à ses éléments, dans le cadre de la lutte contre le crime organisé.C'est ainsi qu'a été créé le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de surveillance du territoire (DST) qui pilote les investigations en collaboration, notamment, avec la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).
Depuis la création de cette instance sécuritaire, une nouvelle approche a été suivie en matière de lutte contre le terrorisme, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 16 mai.Le quotidien, qui consacre un dossier à la stratégie sécuritaire marocaine à l’occasion du quatorzième anniversaire des attentats de Casablanca, souligne que la nouvelle approche du BCIJ se base sur la récolte d'informations et leur traitement.
C’est ainsi que le BCIJ a pu démanteler plus de quarante cellules terroristes depuis sa création. Entre 2002 et 2016, ce sont au total 170 cellules terroristes qui ont été neutralisées, ce qui a permis l’arrestation de 3.145 personnes.De même, 344 projets terroristes ont été déjoués à différents stades de leur préparation. Une veille a également installée sur les activités des Marocains qui quittent le royaume à destination des foyers de tension, notamment de la Syrie, l'Irak ou la Libye. A ce propos, 1.623 Marocains ont été dénombrés dans les rangs des organisations terroristes en Irak et en Syrie, dont 865 au sein de Daech, 100 dans les rangs du mouvement islamique du Levant (Harakat Cham Al Islam), 50 dans le mouvement Jabhat Al Nusra (aujourd’hui Jabhat Fatch Cham) et 225 dans diverses autres organisations. Mais leur nombre baisse en raison, justement, de cette surveillance. Par ailleurs, 553 combattants marocains ont trouvé la mort dans des combats ou lors d'opérations kamikazes: 485 ont été tués en Syrie et 68 autres en Irak, alors que 211 ont été obligés de quitter les zones de conflit pour rentrer au Maroc.
Les statistiques présentées par le quotidien arabophone ont révélé que 280 femmes marocaines avaient rejoint ces mêmes foyers de tension. Parmi elles, 52 ont rebroussé chemin pour revenir au Maroc. De plus, 329 enfants, dont 12 ont pu revenir au pays, ont été conduits par leurs parents dans ces enfers où règne le terrorisme.
Ces statistiques montrent que le fichier informatif lié au terrorisme est géré dans les règles de l’art par les services du BCIJ.