Un cinglant camouflet a été infligé au Polisario par l’Espagne, devenue à partir du 1er janvier membre du Conseil de sécurité pour une période de deux ans. A la question de savoir si Madrid va faire sien le principe d’ «auto-détermination» tel qu’il est conçu par le Polisario, José-Manuel Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la coopération a précisé, lors d’une intervention au Parlement, que son pays allait plutôt agir en faveur d’une solution politique définitive négociée au conflit créé autour du Sahara, rapporte Al Ittihad Al Ichtiraki, dans son édition de ce lundi 12 janvier.
«En apportant cette précision, le chef de la diplomatie espagnole a renvoyé dos à dos le Polisario et ses sympathisants en Espagne qui pariaient sur l’entrée de l’Espagne au Conseil de sécurité pour tenter d’infléchir sa position en faveur de la thèse séparatiste», indique le quotidien, en rappelant la position de Madrid ayant considéré, à l’instar des 15 membres du Conseil de sécurité, l’offre marocaine d’autonomie comme étant une alternative «crédible» et «sérieuse» au conflit créé autour du Sahara marocain.
Seul hic, relève Al Ittihad Al Ichtiraki, reste le «médiateur» onusien Christopher Ross désavoué par Rabat en raison de sa «partialité» dans ce conflit. «Alors que les regards se tournent vers le Conseil de sécurité, en perspective d'une réunion cruciale prévue fin avril 2015, le seul grand absent reste Christopher Ross qui ne s’est toujours pas manifesté dans la région», observe le quotidien. Plusieurs indicateurs convergent actuellement vers la possibilité de trouver un remplaçant à ce diplomate, après que ce dernier, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Alger, a «brillé» par son alignement sur la revendication séparatiste d’élargir le mandat de la Minurso au contrôle des droits de l’Homme.
Le Polisario fragilisé par la crise financière algérienne2015, à l’opposé des années précédentes, intervient alors que le principal soutien du Polisario, l’Algérie, est confronté à une crise financière sans précédent en raison de l’effondrement des prix des carburants, fait remarquer Al Ittihad Al Ichtiraki. «Le plongeon des cours du pétrole, 97% des recettes de l’Algérie, ne manquera pas de se répercuter négativement sur le Polisario, qui aura grand-peine à financer sa propagande et le lobby international chargé de la promotion de sa thèse», explique le quotidien, en relevant que le Venezuela, quoique admis depuis le 1er janvier en tant que membre non permanent au sein du Conseil de sécurité, est également frappé par la crise financière. «Le Venezuela, qui compte pour une grande partie sur les recettes des hydrocarbures, aura du mal aussi à soutenir financièrement le Polisario», certifie le quotidien, en ajoutant que même Cuba, autre allié de l’Algérie et du Polisario, est en train de revoir sa position à la lumière de son rapprochement des Etats-Unis. En somme, une année qui s'annonce difficile pour le Polisario et son sponr algérien.