L’Organisation du renouveau estudiantin du Maroc (OREM), branche du PJD, vient de se voir accorder une subvention de 20.000 DH par la mairie de Tanger dirigée par le PJD. C’est ce qui ressort du PV de la réunion du Conseil de la ville, tenue jeudi 5 avril, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition des 7 et 8 avril.
Selon le journal, il s’agit, à bien des égards, d’un véritable scandale. D’abord, le champ d’action de l’association ne dépasse pas l’enceinte universitaire, alors que les aides publiques habituellement accordées par les communes sont destinées aux associations à caractère culturel ou social dont le périmètre d’action correspond au territoire de la commune, quand ce n’est pas au delà.
De plus, dénonce le journal, ce n’est pas la seule association qui gravite autour du PJD et de sa matrice, le MUR (Mouvement unicité et réforme), qui est concernée. Une vingtaine d’autres ont pu bénéficier des largesses de la majorité islamiste dont notamment l’association Aide et secours qualifiée de «bras électoral» du PJD à Tanger et dans sa région. Cette association s’est vu accorder une aide de 80.000 DH, alors qu’elle reçoit déjà d’importantes subventions étrangères d’origine inconnue, affirme le journal.
Bien plus, parmi les membres du Bureau de l’association, qui regroupe principalement des militants du MUR, on retrouve la fille d’une membre de la Commission chargée par la mairie de sélectionner les associations pouvant bénéficier des aides communales. Ce qui est, en soi, un cas de conflit d’intérêt avéré, affirme le journal.
Une autre association proche du PJD, Karama pour la promotion de la femme, présidée par une élue PJD au Conseil de la région, a pu également décrocher une subvention de 80.000 DH. Le journal cite le cas d’une autre association, également proche du parti, qui a présenté des demandes de subventions pour deux antennes dans la même ville et s'est vu attribuer un total de 50.000 DH d’aides.
Selon le journal, au moins vingt associations proches du PJD ont reçu entre 20.000 et 80.000 DH de subventions.
Naturellement, cette manière de répartir les aides communales a provoqué la colère des autres composantes de la société civile dans la région. Même au sein du PJD, certaines voix se sont élevées contre cette dérive qui porte atteinte à la réputation et à l’image du parti.
A noter que le volume des aides réservées par le Conseil de la ville de Tanger aux associations est estimé à 5,17 millions de DH. 2,5 millions de DH sont accordés aux associations à caractère social, alors que les ONG qui s’activent dans le domaine vont recevoir à elles seules, 2,6 millions de DH de subventions communales.