Le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des députés a accusé, lundi dernier lors d’une séance des questions orales sous la coupole, le ministère de l’Intérieur de laxisme dans la protection et la sécurisation des réunions des conseils élus dirigés par les islamistes. Pour preuve, le groupe parlementaire cite la récente session d’octobre du conseil communal de Rabat, rapportent les quotidiens Al Massae et Al Akhbar dans leur livraison de ce mercredi 16 octobre.
Pour les députés du PJD, cités par Al Massae, "les dernières semaines ont été marquées par une campagne méthodiquement dirigée contre les travaux de certains conseils communaux en vue de perturber leur bonne marche, sans que les agents d’autorité concernés ne lèvent le petit doigt". Le PJD exige ainsi une protection contre ceux qu’il appelle les "baltajia politiques", précise pour sa part Al Akhbar.
En réponse à ces accusations, le ministre délégué à l’Intérieur, Noureddine Bouatib, a renvoyé la balle au groupe PJDiste, en lui rappelant que c’est au président de chaque conseil communal que les lois régissant les collectivités territoriales ont conféré la responsabilité juridique de veiller à la bonne marche des sessions et autres réunions de la mairie qu’il dirige. Il peut ainsi renvoyer et sanctionner tout conseiller fautif et voter directement une décision à la majorité en passant outre les discussions si les circonstances l’exigent, selon Boutaib, cité par Al Akhbar.
Ce dernier a ajouté que la présence des autorités de tutelle aux réunions des conseils élus ne signifie pas une substitution au pouvoir du président du conseil communal, qui peut néanmoins demander au wali ou gouverneur de sa circonscription d’intervenir si les circonstances particulières du nécessaire rétablissement de l’ordre public l’exigent. Le ministre délégué à l’intérieur a par ailleurs invité les conseils communaux à ne pas hésiter à saisir la justice dans les affaires qui secouent leur cuisine interne.
Mais comme le révèle Al Massae, le PJD, à travers ses accusations de déficit de protection, tente indirectement de faire intervenir le ministère de l’Intérieur contre les "baltajia du PAM" au sein du conseil communal de Rabat. D’ailleurs, et en guise de réponse du berger à la bergère, les députés du tracteur ont exigé du ministère de l’Intérieur de rendre publics les rapports de l’Inspection générale de l’administration territoriale et des cours des comptes régionales pour mettre à nu les scandales financiers des édiles du PJD. Et particulièrement ceux du maire de Rabat, objet d’une enquête de la BNPJ pour son implication présumée dans le "scandale de la Redal".